Elle ne se pardonne pas le mélanome de sa fille

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Elle ne se pardonne pas le mélanome de sa fille

« Par le passé, je pensais vraiment à lui appliquer une protection, mais cet été-là, j’avais la tête ailleurs. Par ailleurs, autant c’est relativement facile de protéger les tout petits, autant les ados nous échappent un peu », raconte-t-elle. Alicia n’a que dix sept ans à l’époque, et n’a pas du tout le réflexe de penser à la crème solaire. Non seulement elle n’en perçoit pas l’importance, mais elle a envie d’être joliment bronzée pour sa rentrée au lycée. Cet été-là, elle va attraper des coups de soleil, mais personne ne s’en inquiète. Après tout, c’est assez classique pendant la période estivale. Quelques semaines après le retour, elle alerte sa mère sur une tâche qu’elle n’avait pas repérée avant. Elle se gratte et des saignements apparaissent. « J’ai regardé et immédiatement observé une sorte de lésion au niveau du décolleté, avec une forme plutôt irrégulière. Et surtout ce n’était pas plat, cela faisait comme une petite boule », explique Stéphanie. Elle consulte alors une dermatologue pour sa fille, qui suggère de faire une biopsie, afin de constater si le grain de beauté est bénin ou pas. « Les résultats n’ont pas tardé, et nous avons déploré son caractère malin. Dans la mesure où le diagnostic de mélanome avait été établi, une deuxième exérèse a été pratiquée », commente Stéphanie.  

Une redoutable culpabilité

Cette maman raconte sa culpabilité : « Ce mélanome serait-il apparu s’il n’y avait pas eu tant de relâchement cet été-là ? Je ne sais pas. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait pu être évité. Ma fille a beaucoup de grains de beauté et de taches de rousseur, et je me devais de faire plus attention ». Stéphanie a d’autant plus de remords qu’il est rare que des mélanomes soient diagnostiqués chez des adolescents. Selon The European Journal of Cancer, ils ne représentent que 1,3 % de tous les cancers chez les patients de moins de 20 ans. Généralement, ils surviennent plutôt chez les plus de 60 ans. Stéphanie appréhende un risque de récidive, mais se félicite toutefois que le mal ait été diagnostiqué tôt, car il aurait pu se transformer en mélanome étendu. Si le mélanome avait été identifié à un stade plus avancé, il aurait peut-être fallu retirer des ganglions ou d’éventuelles métastases.

Le soleil n’est pas forcément votre ami

Aujourd’hui, Alicia va très bien. Seule séquelle : une cicatrice et des contrôles réguliers. Elle ne s’expose plus au soleil pendant des heures au moment le plus chaud de la journée. Et surtout elle applique systématiquement des crèmes (minimum protection 30 voire davantage) qui protègent à la fois des UVA et des UVB. Ses conseils: soyez vigilants, protégez-vous (et vos proches) du soleil, mais aussi surveillez vos grains de beauté ! En effet, elle est consciente que la tumeur aurait pu être beaucoup plus grande. Les dermatologues spécialisés sont aujourd’hui équipés de matériels qui permettent d’enregistrer la photo des grains de beauté et d’en comparer le diamètre d’une fois sur l’autre. « Le soleil est indiscutablement plaisant, mais il est traître. Il faut être prudent, car il peut faire de terribles ravages », conclut-elle.

 

M-FR-00004809-1.0 – Etabli en juillet 2021