Alors que Vanessa passe des vacances heureuses en République dominicaine, avec son mari et ses enfants, elle est progressivement dérangée par des difficultés respiratoires et des symptômes qui l’inquiètent. Incompréhensible pour cette grande sportive…
Elle ne va pas tarder à mettre un mot sur ses maux… Et ce mot, c’est Basedow. Pourquoi ce nom ? Tout simplement car c’est Carl von Basedow qui a identifié cette maladie. Si elle peut toucher tout le monde, elle survient plus fréquemment entre 40 et 60 ans. Et notamment chez les femmes qui sont cinq à dix fois plus souvent touchées que les hommes.
La maladie semble relever de prédispositions génétiques. Dans l’entourage de Vanessa, aucun proche ne semble à priori concerné :
Je n’en avais jamais entendu parler. J’ai découvert qu’il s’agissait d’une forme d’hyperthyroïdie auto-immune.
Déjà un peu stressée de nature, elle se sentait plus nerveuse que jamais : « il semble que j’étais plus agressive. Mon couple a failli y rester. Par ailleurs, j’ai perdu beaucoup de poids. On m’a expliqué que c’est parce que le corps a besoin de plus en plus de calories pour fonctionner », raconte-t-elle. Le stress pourrait d’ailleurs être un facteur de risque, dans la mesure où il provoque un taux de cortisol élevé, ce qui impacte le niveau des hormones thyroïdiennes. « Je ne fume plus depuis quelques années, mais le tabac est aussi incriminé comme pouvant être à l’origine de cette maladie », ajoute Vanessa. Elle en est convaincue : la maladie était en train de faire son nid, bien avant de se déclarer : « je me sentais souvent très agitée et dans la mesure où je travaille dans un environnement professionnel un peu toxique, j’avais tendance à ne pas m’écouter assez ». Rétrospectivement, elle s’étonne qu’on puisse être aussi énergique là où une maladie a plutôt tendance à affaiblir.
C’est précisément à un moment où elle a relâché la pression que le mal s’est manifesté. « C’était terrible, j’avais du mal à marcher en raison d’une fatigue musculaire, alors que j’ai couru 10 marathons. Je ne supportais plus la chaleur. Le plus pénible, c’était la difficulté à respirer normalement, qui me stressait davantage encore, aggravant les symptômes. Mon cœur battait la chamade à chaque effort. D’ailleurs, je l’entendais même la nuit », raconte-t-elle. Le retour en avion a été anticipé, et assez redoutable : « mon pouls galopait et j’avais des bruits insupportables dans les oreilles. Le fait d’être en altitude n’a peut-être pas aidé. J’avais peur de faire un malaise ».
De retour chez elle, dans le sud de la France, les symptômes ne disparaissent pas, à commencer par la fatigue, des tremblements et une faiblesse au niveau des muscles. « Je transpirais de façon excessive, je tremblais et j’avais soif en permanence », se souvient-elle. Son médecin, qu’elle consulte le plus vite possible, lui prescrit différents bilans. C’est précisément sur la base d’une prise de sang que le verdict va se dessiner. Le taux de TSH dans son sang s’est effondré. Vanessa consulte alors un endocrinologue, et démarre alors un protocole avec des traitements anti-thyroïdiens.
Moi qui avais toujours été très en forme, je me sentais incroyablement épuisée. Il a fallu mettre un temps entre parenthèses mon activité professionnelle, ce qui, dans une certaine mesure a été salutaire. J’ai eu la chance de pouvoir compter sur un mari attentionné précise-t-elle, tout en se réjouissant de ne pas avoir eu de symptômes oculaires, comme cela arrive chez d’autres patients.
En effet, cette maladie entraîne très souvent une augmentation de volume des tissus à l’intérieur de la cavité orbitaire, en particulier la graisse et les muscles oculomoteurs. Le globe oculaire est alors repoussé vers l’avant et les muscles qui animent l’œil fonctionnent moins bien. À tel enseigne qu’on surnomme d’ailleurs parfois Basedow la « maladie des gros yeux ».
Aujourd’hui, Vanessa ne prend plus de traitement. Elle a retrouvé sa santé, mais reste méfiante… Elle sait que rien n’est acquis. Dans la mesure où il s’agit d’une maladie auto- immune, on ne peut parler de « guérison », mais elle n’a plus de symptômes. « Ma maladie m’a appris plusieurs choses, à commencer par l’humilité », conclut-elle.
M-FR-00008736-1.0 – Établi en mai 2023
À l’hôpital, un tiers des soignants souffre de dépression. C’est ce que révèle le troisième…
Mélissa a deux parents sourds et muets. Si pour sa mère, c’est de naissance, chez…
Selon les chiffres de l’association France Glaucome, 1,5 million de personnes seront potentiellement atteintes par cette…
Dans l'entreprise, les femmes n’osent pas toujours dire qu’elles sont concernées par l’endométriose. Par conséquent,…
Une vie avec la maladie c’est possible. À condition de s’en donner les moyens mais…
À l'heure où des millions de personnes sont de plus en plus attentives aux bons…