Caroline travaille dans un établissement sanitaire accueillant des jeunes atteints de différentes pathologies. Myopathes, infirmes moteurs cérébraux… tous sont en situation de handicap. Elle a choisi de les accompagner et nous raconte…
J’ai travaillé par le passé en tant qu’institutrice en milieu dit ordinaire. Puis l’occasion s’est présentée de rejoindre un établissement spécialisé. Les enfants auxquels je m’adresse présentent tous des difficultés motrices invalidantes et se déplacent en fauteuil roulant.
Même si leur déficience intellectuelle est plus ou moins prononcée, elle se heurte à plusieurs difficultés : « Tout d’abord, même si en classe les effectifs sont réduits, il faut tenir compte de l’hétérogénéité des groupes, plus marquée peut-être que dans les classes ordinaires. D’autre part, il faut adapter les activités prévues en fonction des handicaps des élèves : visuels, moteurs, intellectuels, ce qui demande une réflexion et une préparation en amont ». Son ambition : amener ces jeunes à progresser bien sûr, et ce malgré leur temps scolaire réduit. En effet, ils ont divers soins dans la semaine qui empiètent sur les moments passés en classe.
Je veux les aider à reprendre confiance en eux, car souvent, cette confiance a été mise à mal. Il faut en permanence penser le futur, chercher des formations possibles en vue d’une insertion professionnelle, ce qui n’est pas une mince affaire.
Elle avait entendu parler de cet établissement spécialisé il y a longtemps déjà et l’avait gardé dans un coin de sa tête. Après des années dans l’enseignement ordinaire, elle a fini par franchir le pas il y a trois ans et ne regrette pas son choix. Si elle a choisi de quitter l’école classique pour enseigner auprès de ce public, c’est parce qu’elle aime le contact avec ces jeunes qui se battent pour vivre le mieux possible leur vie d’adolescent malgré leurs difficultés.
Ils ne se plaignent jamais. J’aime aussi le partenariat établi avec les autres professionnels travaillant dans l’établissement : éducateurs, kinésithérapeutes, psychomotriciens… Nous travaillons ensemble et prenons régulièrement en charge des groupes de jeunes en co-intervention.
Cette façon de collaborer en concertation est d’autant plus importante que les liens avec les parents sont rares. Certains laissent leurs enfants en internat, ou les confient à des taxis spécialisés pour faire l’aller-retour dans la journée.
En ce qui concerne les apprentissages, il faut composer avec les éventuels troubles des élèves, qu’il s’agisse de la concentration, de la mémoire… Le retard scolaire peut aussi s’accumuler du fait des nombreux soins (voire des nombreuses hospitalisations) vécus par les jeunes. L’enseignement auprès des enfants en situation de handicap moteur est facilité par le matériel adapté acheté par l’école : mobilier réglable, trackball (souris informatique ne requérant pas de mouvement de bras), logiciels variés… L’évolution du matériel informatique permet à de nombreux jeunes d’avoir un accès facilité aux apprentissages. Ce n’est pas toujours facile pour ces enfants, qui doivent parfois faire le deuil d’une autre vie. « Récemment, nous avons accueilli un enfant myopathe de 12 ans. Ses parents étaient très désireux que leur fils rejoigne notre établissement. Mais l’enfant n’a pas apprécié sa période d’essai. Il souhaitait retourner dans son ancienne école. Hélas, je ne suis pas sûre que ce soit possible. Certains de ces jeunes doivent composer avec une nouvelle vie qu’ils n’ont pas choisie. Nous faisons de notre mieux pour leur redonner le sourire, mais c’est un défi quotidien. Pour eux, et pour nous… », conclut Caroline.
M-FR-00006592-1.0 – Établi en avril 2022
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