Arthrose : 9 patients sur 10 souffrent

Autres maladies
Arthrose : 9 patients sur 10 souffrent

Neuf Français sur dix sont victimes d’arthrose, une maladie souvent invalidante. Les patients se sentent incompris et sont à la recherche de solutions pour soulager la douleur engendrée par cette pathologie, d’après une enquête publiée par l’Association française de lutte anti-rhumatismale (Aflar).

Plus de 10 millions de personnes, soit 17 % de la population française, en souffrent à des degrés divers d’arthrose, une maladie qui résulte de la dégradation du cartilage des os au niveau des articulations de la colonne vertébrale, des doigts, du genou ou de la hanche.

L’hérédité tout comme la surcharge pondérale ou le port fréquent de charges lourdes jouent un rôle dans la survenue de cette pathologie touchant principalement les personnes âgées – selon l’Inserm, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans seraient concernés -, mais elle peut apparaître chez des personnes beaucoup plus jeunes, comme le montre l’enquête menée par l’Aflar. Plus de 4 600 personnes ont répondu à un questionnaire posté sur le site internet stop-arthrose.org, dont 2 914 (75 % de femmes) ont fourni des réponses qui ont pu être utilisées.

Près de la moitié des personnes interrogées (47,8) avaient moins de 60 ans et plus d’un tiers (35,8 %) moins de 40 ans lorsqu’ils ont commencé à souffrir de douleurs arthrosiques. La douleur est évoquée par neuf patients sur dix comme arrivant en tête des répercussions sur leur qualité de vie, un tiers la décrivant même comme permanente.

L’arthrose est aussi citée par sept personnes sur dix comme ayant un impact sur leur vie professionnelle, 44,2 % la jugeant responsable d’un accroissement de la fatigue et 28,5 % pensant qu’elle a un impact sur leur vie sexuelle. Les répondants se plaignent de ne pas être bien pris en charge, neuf sur dix déclarant être en quête de solutions pour « soulager leurs douleurs », tandis que les deux tiers voudraient améliorer leur mobilité. 70 % pensent que le suivi médical devrait être amélioré

« Pour nos décideurs, il n’y a rien à faire contre l’arthrose parce qu’ils l’associent à la fatalité du vieillissement. Il n’y a donc rien à faire pour dix millions de patients alors que notre enquête montre que, bien au contraire, ils sont inquiets et demandent un effort de la collectivité en leur faveur », explique pour sa part le Dr Laurent Grange, président de l’Aflar.

Les rhumatologues redoutent le déremboursement complet dans les prochains mois des traitements d’action lente (AASAL) – qui ne sont déjà plus remboursés qu’à 15 % – et des injections d’acide hyaluronique, à cause d’un « service médical rendu » insuffisant. Le Pr Pascal Richette, rhumatologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, reste positif, car « de nouvelles perspectives thérapeutiques se dessinent ». « Le chemin est sans doute encore long, mais qui aurait deviné il y a quelques années les progrès considérables qui allaient être accomplis dans le traitement des polyarthrites ? » ajoute-t-il.