Un cerveau mélomane

Alzheimer
Un cerveau mélomane

Pratiquer la musicothérapie est bénéfique aux malades, surtout afin de lutter contre le déclin cognitif.

La pratique d’une activité musicale a des effets bénéfiques sur le cerveau, ont rappelé des chercheurs récemment. Hervé Platel et Emmanuel Bigand, invités par la société des auteurs et compositeurs (Sacem), à une table ronde au sujet de la musicothérapie, ont évoqué les bienfaits de la musicothérapie pour la cognition. « La musique n’active pas une zone, mais plusieurs régions du cerveau », a précisé Hervé Platel, professeur de neuropsychologie et chercheur à l’Institut de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM). Les travaux de ce dernier ont permis de développer une « cartographie » cérébrale de la mémoire stimulée par la musique. Les deux hémisphères sont sollicités, mais plus particulièrement une partie jouant un rôle majeur dans la mémoire, appelée hippocampe. Hervé Platel a observé une hypertrophie de l’hippocampe chez les musiciens.

Cette expérience de la musicothérapie a eu lieu dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), près de Caen dans le Calvados, où le Pr. Platel enseigne. En partenariat avec l’INSERM, il a organisé des ateliers d’apprentissage de chants nouveaux. Quelques patients sont à même de retenir la mélodie et les paroles, après plusieurs séances. D’après Emmanuel Bigand, de l’unité de recherche CNRS 5022 (Centre national de la recherche scientifique), la musique altère le cerveau en augmentant certaines zones. Ce dernier étudie depuis deux décennies le rapport entre musique et cognition. De plus, il a remarqué le ralentissement du déclin du cerveau chez les victimes de la maladie d’Alzheimer. La musique a une bonne influence dans d’autres domaines. En effet, des études ont montré que les enfants musiciens ont de meilleurs résultats à l’école que les autres. Cette pratique est également utilisée dans le cadre de douleurs chroniques telles que la fibromyalgie ou les lombalgies chroniques.