Depuis le 1er janvier dernier, toutes les entreprises du secteur privé doivent proposer à leurs salariés une complémentaire santé collective.
Dans le cadre de l’accord national interprofessionnel (ANI), les mutuelles santé vont en effet se généraliser, essentiellement aux PME (Petites et Moyennes Entreprises) et TPE (Très Petites Entreprises). Si vous travaillez pour une structure de ce type, vous pourrez en bénéficier. L’objectif du gouvernement est d’améliorer l’accès financier des Français aux soins. L’idée de la réforme est d’établir une plus grande égalité entre tous les actifs du secteur privé. De nouveaux contrats de complémentaire santé ont donc été négociés. Toutefois, certains craignent que cette réforme ne confère trop de pouvoirs aux complémentaires et ne conduise à une médecine à deux vitesses.
Les gagnants
- Jusqu’à présent, 4 millions de salariés ne bénéficiaient d’aucune couverture santé d’entreprise. Parmi eux, 400 000 personnes n’avaient pas non plus de mutuelle individuelle. Désormais, ils auront accès à une protection complémentaire et vont partager le coût de la mutuelle avec leur employeur.
- Les organismes de complémentaires santé sont également renforcés puisque qu’ils gagnent de nouveaux assurés. Ils se sont d’ailleurs livrés une véritable bataille pour conquérir ce nouveau marché.
Les perdants
- Sur les quatre millions de salariés non protégés auparavant par une complémentaire d’entreprise, 3,6 millions avaient déjà souscrit à titre privé à un contrat individuel. Ce dernier va être transformé en contrat collectif. Certes les cotisations seront désormais prises en charge, au moins pour moitié, par l’employeur, mais en contrepartie un certain nombre de salariés va voir la qualité de son contrat se dégrader, surtout si leur entreprise propose un contrat basé sur le panier de soins minimum. C’est donc une régression pour ceux qui bénéficiaient de contrats plus protecteurs.
- Il y a fort à parier que le prix de ces contrats de base augmente dans les prochaines années puisqu’ils ne sont actuellement pas soutenables.
- Les chômeurs, les fonctionnaires et les indépendants sont exclus de cette réforme qui ne s’adresse qu’aux salariés du privé. De plus, il n’est pas exclu que le prix des contrats individuels dont ils bénéficient augmente afin de compenser les prix cassés des contrats proposés en entreprise.