Bien que l’épilepsie soit souvent nommée au singulier, il ne faut pas s’y tromper. Sous cette appellation, se cachent de nombreuses formes différentes de la maladie.
Aux yeux du grand public, l’épilepsie est associée à des crises de convulsions mais chaque syndrome épileptique peut se manifester par une grande variété de symptômes. Derrière la migraine et les démences, il s’agit de la troisième maladie neurologique la plus fréquente. Décryptage de ce trouble qui touche près de 1% de la population française.
L’épilepsie, qu’est-ce que c’est ?
Il existe une cinquantaine de formes différentes d’épilepsie. Elles ont cependant toutes un point commun: une excitation synchronisée et anormale d’un groupe de neurones plus ou moins étendu du cortex cérébral. Ce phénomène peut se propager à d’autres zones du cerveau. Il en résulte alors une activité électrique brutale, intense et prolongée qui engendre les symptômes de la crise (mouvements involontaires, hallucinations auditives ou visuelles, absences). Ainsi, les épilepsies sont des maladies qui affectent des circuits nerveux plus ou moins étendus, pouvant conduire à la modification de leur fonctionnement physiologique. Elles peuvent être: le symptôme d’un événement aigu (on parle alors d’épilepsie secondaire ou symptomatique) ou le symptôme d’une maladie épileptique (on parle alors d’épilepsie primaire ou d’épilepsie maladie).
Qu’est ce que le patient ressent ?
Les crises d’épilepsie peuvent prendre plusieurs formes parmi lesquelles le patient a des mouvements anormaux souvent accompagnés d’une perte de connaissance. Il peut également se mordre la langue. Après la crise qui dure généralement environ cinq minutes, le patient se retrouve dans une phase de confusion avec amnésie des faits.
Quelles sont les différentes formes de crises ?
-Les crises « myocloniques » sont des secousses musculaires brèves bilatérales et synchrones touchant préférentiellement les bras et la face.
-Les crises toniques sont la contracture intense et généralisée des muscles des membres, du rachis, du thorax, de la face, avec apnée voire cyanose (manque d’oxygène sévère) qui en font la gravité.
-Les crises cloniques sont des secousses musculaires brusques et généralisées.
-Les crises tonico-cloniques sont les plus connues, et sont impressionnantes pour les témoins. Elles se manifestent par une phase tonique, une phase clonique et une phase résolutive qui se traduit par une perte de connaissance avec confusion et amnésie.
-Les crises atoniques se manifestent par une perte de conscience brusque avec chute et parfois perte d’urines.
-Les absences sont une suspension brève de la conscience avec interruption de l’activité en cours, associées parfois à des mouvements anormaux des paupières.
-On parle de crises généralisées quand la décharge épileptique touche d’emblée le cerveau de façon bilatérale.
– et de crises partielles ou « focales » quand la décharge épileptique est localisée à un groupe précis de neurones ne concerne qu’un des deux hémisphères du cerveau.
Quelles en sont les causes ?
Les causes de crises convulsives secondaires peuvent être :
–Traumatiques: hématome intra cérébral survenu suite à un traumatisme crânien
–Vasculaires: accident vasculaire cérébral (AVC), hémorragie méningée, séquelle d’AVC
–Tumorales: tumeur cérébrale
–Infectieuses: méningite, méningo-encéphalite
–Toxiques: prise de drogue, alcoolisation aiguë, syndrome de sevrage brutal en alcool ou en certains médicaments, anoxie(manque d’oxygénation du cerveau)
–Métaboliques: anomalies ou maladies métaboliques
–Inflammatoires: certaines maladies rares
Les autres causes d’épilepsie sont en général d’origine génétique mais pas seulement.
-Les épilepsies dites « idiopathiques », se révèlent le plus souvent dans l’enfance ou chez l’adulte jeune.- En ce qui concerne les épilepsies dites « cryptogéniques » , le diagnostic précis est du ressort spécialisé des neurologues.
Il existe également des crises convulsives isolées et uniques pour lesquelles on ne retrouve pas de cause aiguë. Elles peuvent être favorisées par le manque de sommeil ou les stimulations lumineuses intermittentes (jeux vidéo, télévision, lumière stroboscopique).
Bien que 60 à 70% des patients répondent favorablement aux médicaments, la recherche thérapeutique se poursuit pour mieux combattre cette maladie polymorphe.