Eviter l’apnée du sommeil

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Eviter l’apnée du sommeil

Il y a quelques mois, Luc a découvert qu’il avait un problème d’apnée du sommeil, plus précisément appelé Syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS). Cette pathologie se manifeste par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant le sommeil, entraînant des micro-réveils incessants. Comment mesurer ce syndrome et faire en sorte de l’éviter ? Passage en revue des risques et des traitements.

Selon les chiffres de l’INSERM, l’incidence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil augmente de façon quasiment linéaire en fonction de l’âge. Sont concernées 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45–64 ans et 30,5 % des plus de 65 ans. Des chiffres probablement sous-estimés compte tenu du caractère asymptomatique du syndrome chez certains patients. L’INSERM précise que l’apnée est par ailleurs deux fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, et souvent associée au syndrome métabolique ou au diabète.

Fatigue et sensation de sécheresse

Alors que les années précédentes, Luc dormait du sommeil du juste, il a commencé à se réveiller plusieurs fois pour aller aux toilettes. « Parfois jusqu’à 4 fois par nuit, totalement en sueur. Et le matin, je ressentais comme une sécheresse dans la bouche au réveil », explique t-il. Sans parler des problèmes de libido et de la sensation de fatigue les lendemains de mauvaises nuits avec des somnolences dès qu’il s’asseyait, surtout après les repas.

Mais le principal signal a été l’inquiétude de mon épouse, que je réveillais toutes les nuits en ronflant de plus en plus fort. Elle avait l’impression que je m’étouffais en arrêtant de respirer pendant plusieurs secondes de nombreuses fois dans la nuit », explique t-il

C’est elle qui a insisté pour qu’il consulte, pas seulement parce qu’elle était lasse de changer de chambre au milieu de la nuit, mais parce qu’elle était préoccupée.

Des conséquences potentiellement graves

Une initiative salutaire car on lui a diagnostiqué une SAOS, ce qu’il avait fini par soupçonner. Or, si elles ne sont pas traitées, à terme, les apnées du sommeil privent d’oxygène un certain nombre d’organes et de tissus, ce qui est un facteur de risque cardiovasculaire, de diabète et de maladies du foie. Il y a aussi un risque de plus grande fréquence d’hypertension artérielle. « À court terme, les somnolences diurnes et la sensation de fatigue altèrent la qualité de vie et peuvent être la cause d’événements graves. En ce qui me concerne, je me sentais moins performant dans mon travail, du fait de mes problèmes de concentration et de mémoire. Surtout, j’ai failli être victime d’un accident de la route », souligne Luc.

La mise en place d’un traitement

L’appareil PPC, ou dispositif de Pression Positive Continue vise à assister la respiration du patient. Il assure une ventilation en pression positive continue, permettant au patient de maintenir une respiration constante tout au long de la nuit. C’est le traitement généralement proposé en première intention dans le SAOS. Toutefois, dans les cas de SAOS modéré sans maladies cardiovasculaires graves associées, une orthèse peut être proposée en premier lieu.
C’est le cas de Luc, auquel on a proposé une orthèse d’avancée mandibulaire, autrement dit, un dispositif dentaire sur mesure que le patient doit porter la nuit pour maintenir sa mâchoire inférieure en position avancée pour élargir l’espace derrière la langue afin de laisser passer l’air et de retendre les muscles des voies aériennes supérieures. « J’ai essayé cette technique que j’ai trouvée odieusement désagréable, car j’avais du mal à tolérer d’avoir quelque chose en bouche, mais il paraît que d’autres patients l’acceptent mieux », déclare-t-il. L’autre traitement que peut prescrire le pneumologue est l’utilisation d’un appareil de ventilation à pression positive continue (CPAP) qui ouvre les voies respiratoires en poussant de l’air de façon continue au moyen d’un masque. L’air insufflé maintient les voies aériennes supérieures ouvertes, ce qui élimine les apnées et les hypopnées ainsi que les ronflements. Luc a aussi essayé cette option :

Je ne peux pas dire que ce soit plaisant, mais on finit par s’habituer ».

Enfin, il est possible de considérer une option chirurgicale si les apnées sont liées à une cause anatomique locale (chirurgie du septum nasal, de la langue, des amygdales) ou une chirurgie orthognatique (correction de l’alignement des mâchoires).

Un régime alimentaire pas toujours facile à suivre

En parallèle de ce traitement, le médecin lui a prescrit des règles hygiéno-diététiques, qui visent à éviter l’obésité ou même simplement le surpoids, sachant que l’accumulation de graisses autour des voies respiratoires gêne le passage de l’air, surtout en position allongée.

Je suis plutôt un bon vivant, et le régime que je me suis appliqué n’était pas facile à suivre, surtout les premiers temps. Ce n’est jamais simple de changer ses habitudes après 40 ans », souligne Luc.

Autre conseil qu’il a suivi plus volontiers : favoriser le passage de l’air en surélevant la tête pour dormir. « J’ai installé plusieurs oreillers, mais hélas ces mesures n’ont pas suffi. J’ai alors consulté un pneumologue qui m’a prescrit dans un premier temps une polygraphie respiratoire, précise-t-il. Avant de me coucher, je devais brancher un certain nombre de capteurs pour enregistrer les mouvements respiratoires, le bruit de la respiration et des ronflements, l’oxygénation du sang et les flux d’air de la respiration nocturne ». Le lendemain, au réveil, cet appareil est renvoyé au pneumologue pour analyse, ce qui lui permet de mesurer le nombre d’apnées (pauses respiratoires de plus de 10 secondes) et d’hypopnées (pauses respiratoires de moins de 10 secondes). Cet examen permet de préciser la sévérité de la situation (pas d’apnées, syndrome léger, modéré ou sévère).

Quelles perspectives sur le long terme ?

La prescription initiale est d’une durée de 4 mois, à l’issue desquels le pneumologue examine la situation et peut renouveler le traitement pour un an, et doit ensuite le réévaluer chaque année. En effet, ce dernier n’est efficace que si le patient porte effectivement le masque plus de 5 ou 6 heures par nuit (cette donnée est suivie à distance grâce à un système de télésurveillance). Luc reste confiant pour l’avenir !

 

M-FR-00011944-1.0 – Établi en Juillet 2024