On parle beaucoup de cette maladie, mais on ne dit pas que le diabète de type 2 est responsable d’1,5 million de décès par an dans le monde, dont 34 000 morts en France.
En tenant compte des personnes décédées de neuropathies, néphropathies et accidents vasculaires cérébraux, le diabète s’est transformé en tueur impitoyable. Ce constat alarmant est dressé par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé Publique France, lequel a été publié lundi dernier à l’occasion de la Journée mondiale du diabète.
La mortalité des diabétiques reste élevée en France, de même que leur surmortalité par rapport à la population générale »,
affirme le BEH.
Des constats alarmants qui imposent des actions
Un ouvrier diabétique a un sur-risque important comparé à un cadre diabétique, estiment les portes parole du BEH. Les retards de diagnostic, l’obésité, la consommation d’alcool ou de tabac, mais aussi les complications notamment podologiques ou rénales aggravent le sur-risque de mortalité. D’où l’importance d’une prévention ciblée et « adaptée au profil socio-économique de la personne diabétique.»
La Fédération Française des Diabétiques interpelle de son côté les pouvoirs publics.
Quand allons-nous prendre des vraies dispositions, en écoutant le vécu des personnes diabétiques, pour arrêter l’hécatombe et améliorer leur qualité de vie? »,
s’interroge Claire Desforges, Chargée d’affaires publiques au sein de la Fédération. Pour elle, il y a urgence à agir car les complications réduisent la qualité de vie des patients diabétiques.
L’an dernier, nous avions déjà alerté les autorités sur cette problématique : le diabète se porte bien. Les diabétiques beaucoup moins ».
Repenser la prise en charge globale des patients atteints de diabète
La Fédération a mis en avant quelques propositions comme notamment le fait de repenser la prise en charge globale des patients atteints de diabète.
Il est pour cela nécessaire de construire un véritable parcours de santé en y incorporant l’accompagnement, l’éducation thérapeutique et en tenant compte des besoins et attentes de chacun ».
Permettre à tous d’avoir accès aux innovations thérapeutiques
La Fédération souhaite que les dispositifs d’auto-surveillance de la glycémie en continu soient accessibles à tous les diabétiques, sachant qu’il existe aujourd’hui des dispositifs de contrôle beaucoup moins invasifs, mais ils ne sont pas remboursés par l’assurance maladie.
La Fédération souhaite par ailleurs en finir avec le « patient alibi ». Afin de mettre les diabétiques au coeur des décisions, elle a d’ailleurs crée le Diabète Lab, pour écouter leurs besoins.
Nous avons mis en place cette initiative pour que toute innovation soit pensée, développée et évaluée non pas pour le patient, mais avec lui. Le patient est cette fois au cœur du processus d’innovation »,
conclut Claire Desforges.