La rougeole : une maladie à prendre très au sérieux

La rougeole : une maladie à prendre très au sérieux

L’Organisation Mondiale de la Santé appelle à la vigilance alors que la rougeole sévit dans 48 pays Européens.

Au premier semestre 2019, 89 994 cas de rougeole ont été recensés contre 44 175 pour le premier semestre 2018 soit plus du double. La maladie que l’on croyait appartenir au passé a refait surface notamment au Royaume-Uni, en Grèce, en République Tchèque et en Albanie, des pays dans lesquels on estimait qu’elle était éradiquée. La France n’est pas épargnée. En 2018, 2 800 cas de rougeole ont été recensés en France et 3 personnes sont décédées. L’infection virale est belle et bien en augmentation. Les chiffres de Santé Publique France publiés le 10 mai dernier font état de 953 cas de rougeole déclarés depuis janvier 2019. La rougeole n’est pas une maladie à prendre à la légère, loin s’en faut.

La rougeole, une maladie extrêmement contagieuse

« La rougeole est une maladie dangereuse, c’est une des première causes de décès des enfants en Afrique » rappelle le Docteur Galichon, praticien hospitalier aux Urgences à l’Hôpital Lariboisière à Paris. Si la rougeole touche surtout les nourrissons et les jeunes enfants, les adultes peuvent aussi être touchés, car la contagion s’opère à travers l’air avec les épisodes de toux, d’éternuements et par contact direct avec des personnes infectées. Le virus étant très contagieux, un malade peut contaminer entre 15 et 20 personnes. La contagiosité débute 5 jours avant l’éruption cutanée et dure environ 5 jours après le début de cette éruption.

Des symptômes très caractéristiques

Fièvre élevée, toux de plus en plus importante, yeux qui pleurent, nez qui coule, conjonctivite, éruption cutanée de tâches rouges (au début derrière les oreilles et sur le front)… les symptômes de la rougeole sont très caractéristiques. Par ailleurs, elle provoque une fatigue générale et par conséquent, le système immunitaire s’en trouve fragilisé. Il n’y a pas de traitement curatif pour la rougeole, si bien que pour le Dr Bertrand Galichon, il est important de vérifier sa couverture vaccinale, car, selon lui, « la vaccination est le seul traitement efficace ». Et d’ajouter « la rougeole commence à être contagieuse 5 à 6 jours avant le début de l’éruption. Au début, elle se traduit par de petits maux comme une rhinorrhée à priori insignifiante. Le problème, c’est que pendant cette période d’incubation, la contagiosité est déjà présente. D’où l’intérêt de se laver les mains, d’éviter de postillonner trop près de quelqu’un et d’avoir des contacts avec les personnes fragilisées ».

Des complications plus ou moins graves

« La rougeole est une maladie contagieuse, avec des complications potentiellement nombreuses, comme la méningo-encéphalite et les surinfections pulmonaires. La maladie peut aussi entraîner des problèmes digestifs avec des diarrhées et des grosses déshydratations. Enfin, les conséquences peuvent aussi être d’ordre ophtalmique avec des kératites » continue de Dr Galichon. Ces complications peuvent nécessiter une hospitalisation chez les personnes fragiles comme les bébés de moins d’un an et les personnes immunodéprimées. Si une femme enceinte contracte la maladie, il n’y aura pas de malformation chez le fœtus mais des risques de fausses couches ou d’accouchement prématuré sont réels.

La vaccination désormais obligatoire

« En France, nous devrions être à 96% de couverture vaccinale pour que la maladie soit véritablement sous contrôle, or le niveau de couverture est estimé à 79%», précise le Dr Galichon. «Des pays comme la Finlande ont eu des campagnes des vaccinations avec deux injections et ils ont pu éradiquer la rougeole alors que ce n’est pas le cas ici. Cela fait très peu de temps que la France est passée à une vaccination à deux injections ». Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la rougeole est devenue obligatoire. D’ailleurs, depuis cette date, les crèches, les écoles, les centres de loisirs, les centres aérés, etc., demandent la preuve que la vaccination a bien été effectuée. Elle se fait en deux temps : la première dose du vaccin est recommandée à l’âge de 12 mois, la deuxième entre 16 et 18 mois. Le vaccin est remboursé par la sécurité sociale à 100 % pour les enfants et adolescents jusqu’à 17 ans. Au-delà de cet âge, il est remboursé à 65%. Même si le pic de l’épidémie semble être passé, cette maladie doit être prise au sérieux !