Le don d’organes est encore un sujet tabou. C’est pour libérer la parole et sensibiliser d’éventuels donneurs que la Course du Cœur existe depuis 30 ans.
Devenue une institution, la Course du Coeur relie Paris à Bourg Saint-Maurice – Les Arcs sur une distance de 750 km. Une course à pied qui se fait en relais, pendant 4 jours et 4 nuits, et rassemble tous les ans pas moins de 300 coureurs, ainsi qu’une vingtaine de coureurs greffés. Chaque coureur effectue entre 60 et 80 km de course chaque jour. A l’origine de l’organisation de cette course, l’association Trans-forme, créée par Olivier Coustère en 1989, lui-même greffé du rein. Egalement directeur de la course, il mène un combat depuis plusieurs années en faveur du don d’organes. Un combat qu’il a raconté à Voix des Patients et que nous vous invitons à retrouver dans l’article « Un homme de cœur ». Plusieurs entreprises sont partenaires de cette course dont Roche qui envoie d’une part une équipe de 18 collaborateurs prêts à « donner pour courir, courir pour la vie » et d’autre part pour le prologue une équipe de 20 coureurs greffeurs.
10 000 cœurs pour l’hôpital
Tout au long de la course, le public est invité à venir soutenir les coureurs, dans le cadre de l’opération « 10 000 cœurs pour l’hôpital ». Le principe est simple : des enfants dessinent ou confectionnent des cœurs et viennent les remettre aux coureurs pour les encourager et soutenir les patients en attente de transplantation. L’occasion pour les instituteurs de faire de la pédagogie sur le don d’organes.
Des dons d’organes insuffisants
Les greffes les plus fréquentes concernent le rein et le foie. Elles ont respectivement progressé de 8 % et 6 %. Certes, l’Agence de la Biomédecine a annoncé récemment que le nombre d’organes greffé avait augmenté de 7% en 2015 par rapport à 2014, avec plus de 5 700 organes greffés, mais les dons restent très insuffisants. En effet, le besoin en organes à greffer est croissant. On estime que chaque année, plus de 200 personnes décèdent faute d’avoir reçu un greffon à temps. Le taux de refus (autrement dit le nombre de prélèvements qui n’ont pas lieu en raison de refus de la personne décédée ou de sa famille) avoisine encore les 30%, généralement du fait que les proches ne connaissent pas la position de la personne décédée. En juin dernier, l’agence de la biomédecine a donc entrepris une campagne auprès des 16-25 ans, afin de les inciter à faire part de leurs choix à leurs proches.
Sensibiliser pour sauver des vies
Sensibiliser est une absolue nécessité sachant que plus de 20 000 personnes sont en attente d’une greffe, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Qui peut donner ? quelles sont les démarches à effectuer ? quels sont les risques ? Rendez-vous sur cet article de Voix des Patients, pour comprendre comment cela fonctionne. Enfin, rappelons que plus de 3 300 personnes sont sauvées chaque année grâce à des dons d’organes. Un donneur peut « fournir » jusqu’à sept organes, en particulier un rein ou son foie de son vivant, et ainsi éviter le décès de quatre personnes. Mais pour cela, il est impératif de communiquer davantage.