Rétablir la relation de confiance patient – médecin

Hôpital
Rétablir la relation de confiance patient – médecin

Pierre Pottier, médecin au CHU de Nantes, estime que beaucoup de patients sont confiants d’emblée, en raison de ce qu’il appelle « l’autorité de la blouse blanche ». Toutefois, il observe que lorsque sont évoquées les questions relatives aux maladies chroniques, les patients ont tendance à faire du nomadisme médical. Selon lui, c’est pourtant une chose à éviter : « je peux comprendre le désarroi des personnes concernées, mais il est très important que les patients aient un seul référent.

Il faut qu’ils comprennent qu’il n’existe pas une seule et même solution, préconisée par tous les professionnels, mais plusieurs bonnes façons de faire ». Autrement dit, une fois que la maladie est diagnostiquée, il faut un suivi au long cours, or certains patients continuent de multiplier les avis.  Précisément, pour que les patients se sentent mieux, il a mis en place des méthodes inédites en France pour que les médecins soient parfaitement préparés à l’exercice de la consultation.

Mais il regrette qu’en France, trop peu de moyens soient déployés par rapport à ce qui peut se pratiquer dans d’autres pays. D’où un travail de lobbying auprès des pouvoirs publics et des tentatives pour diffuser ces techniques dans d’autres universités. En effet, la déontologie médicale est essentielle pour renforcer le lien de confiance avec les patients.  

Enfin, de toute évidence, l’essor du web a bouleversé les rapports de force. En effet, les patients sont beaucoup plus informés qu’ils ne l’étaient. Sans compter que sur certains réseaux sociaux spécialisés, ils peuvent échanger entre eux certaines informations. « Les médecins ont été très vite dépassés, et il est certain que l’autorité médicale a été un peu remise en cause. C’est une bonne chose que les patients souhaitent comprendre leurs maladies, même si cela rajoute de la complexité de notre côté. Il ne faut pas rentrer dans une logique de compétition. Parfois, aussi, on passe beaucoup de temps à défaire certaines idées fausses qu’ils se sont appropriées en lisant des choses un peu spectaculaires », précise le Dr Pottier. Il reconnaît toutefois qu’à l’avenir, les médecins devront être mieux formés pour gérer ces nouvelles réalités. A ses yeux, il est important aussi que les médecins soient davantage présents là où les patients vont chercher l’information. Manque de temps et méconnaissance des outils sont encore des freins du côté des professionnels de santé, même si les choses commencent à changer…