Cancers

Se sentir femme quand on est atteinte d’un cancer

L’an dernier, Marine a subi plusieurs chimiothérapies suite à un cancer du sein. Comme on le lui avait annoncé, elle a perdu ses cheveux. Souffrir d’alopécie quand on est une femme et que la chevelure est pour soi, un synonyme de féminité, c’est très difficile.

De plus en plus, des technologies se développent, notamment les fameux casques réfrigérants (plus ou moins bien supportés), pour éviter la chute des cheveux. Mais ils ne fonctionnent pas pour tous les types de chimiothérapies. Marine savait ce qu’il en était et appréhendait beaucoup le traitement, essentiellement pour cette raison. Les chimiothérapies s’attaquent aux cellules qui se divisent rapidement, car c’est ce type qui est présent dans les tumeurs. Les cheveux sont également constitués de cellules qui se divisent vite, ainsi, la chimiothérapie s’y attaque également et entraîne une alopécie.  Les femmes ayant une chevelure peu dense voient leurs cheveux tomber très rapidement. Cette chute commence généralement 2 à 3 semaines après la première chimiothérapie mais parfois, dès la première séance. Elle est plus ou moins intense selon la dose du traitement. Elle s’accompagne parfois de démangeaisons et de picotements. La bonne nouvelle, c’est que la repousse intervient environ un mois après la fin des traitements, même si l’apparence du cheveu peut être différente en texture et couleur.

C’est ce qui s’est produit pour Marine. « A 47 ans, je n’avais jamais eu un seul cheveu blanc, mais je faisais régulièrement des balayages. Quand mes cheveux ont repoussé, ils étaient gris. Et beaucoup plus fins qu’avant », témoigne-t-elle, « Mais l’essentiel pour elle était d’en avoir de nouveau, car j’ai très mal vécu la période d’alopécie d’abord, puis davantage encore le crâne chauve ensuite », explique-t-elle. Très coquette, elle n’a osé se montrer ainsi auprès de personne. Pas même son mari et ses enfants. « Quand les gens nous voient avec un bandeau dans la rue, ils comprennent tout de suite. Et nous regardent un peu différemment », explique-t-elle. Pour faire face à cette réalité, les perruques sont une alternative. Il existe aussi l’option du bonnet capillaire avec cheveux naturels, comme ceux développés par SIF&LOKI. Agnès Bragiola a monté cette structure, et raconte qu’elle a souhaité développer ce produit car elle était entourée d’amies concernées par le cancer. « Ces femmes le vivent très mal. Les perruques sont souvent irritantes et trop chaudes car en matière synthétiques. Elles sont par ailleurs très difficiles à mettre, on a tous l’expérience de mettre une perruque sur ses propres cheveux, mais quand on se retrouve sans cheveux c’est beaucoup plus difficile à maintenir en position. Avec des professionnels, elles sont bien posées, mais seule face à son miroir, c’est très compliqué. Sans compter qu’elles ne sont remboursées qu’à hauteur de 350 euros, là où notre solution est remboursée à 100%, y compris pour des femmes qui ont la CMU », précise-t-elle.  Si son bonnet capillaire est innovant, c’est parce que le geste est extrêmement simple d’utilisation. C’est aussi parce que sont greffés dessus des cheveux 100% naturels. « Des jeunes filles avec de longs cheveux et qui vont être amenées à perdre leurs cheveux nous les confient, et nous les intégrons sur les bonnets, si bien qu’elles restent elle-même après la chimio », souligne Agnès Bragiola. Issue du milieu de la mode, elle met un point d’honneur à respecter les tendances du moment en termes de couleurs, de formes… « Ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on n’a pas envie d’être belle. Le confort est par ailleurs une vraie nécessité. Une patiente me disait récemment qu’elle oublie complètement qu’elle porte quelque chose sur la tête, tellement le bonnet est léger… », ajoute-t-elle.

Marine a eu recours à un bonnet capillaire et cela l’a aidé à se sentir mieux : « la chevelure est à mes yeux un réel attribut de féminité. Sans eux, je me suis sentie dépossédée. Et davantage encore avec la mastectomie. J’avais l’impression de ne plus être une femme ». Un an après ce tsunami, Marine va beaucoup mieux. Une reconstruction est intervenue et les cheveux ont repoussé. Très vite après les traitements, elle a procédé à des micro massages pour relancer la microcirculation sanguine, mobiliser les muscles de la tête et hydrater la peau. « J’avais l’habitude de faire des brushing et d’utiliser le fer à friser pour créer de jolies ondulations, mais j’ai appris à ménager mes cheveux. Je les lave moins souvent qu’avant et avec un shampoing ultra doux, puis je les laisse sécher à l’air libre. J’ai complètement arrêté les colorations. Tout cela n’a pas d’importance, car je suis à présent en bonne santé et je me sens de nouveau exister en tant que femme ».

 

M-FR-00004600-1.0 – Etabli en juillet 2021

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