Le mal de dos est souvent considéré comme le mal du siècle. D’ailleurs, selon un sondage Ifop publié en 2021, 8 Français sur 10 a eu (ou aura) mal au dos au cours de son existence. Quels sont les 5 types de mal de dos les plus fréquents ? Comment les prévenir et les soigner ?
La lombalgie
Aussi appelé « lumbago », la lombalgie est le mal de dos le plus fréquent. Elle touche 4 personnes sur 5 en France et arrive bien souvent sans prévenir suite à un faux mouvement, une chute ou encore une mauvaise posture. La douleur aiguë se situe en général dans le bas du dos au niveau des vertèbres lombaires. Lors d’un lumbago, il y a un pic douloureux et puis ça rentre dans l’ordre. Consulter un ostéopathe ou prendre des antidouleurs permet de raccourcir le temps de la douleur », détaille Stéphanie Laclau médecin rhumatologue à Paris. L’âge est évidemment un facteur de risque mais le lumbago est de plus en plus fréquent chez les jeunes avec le développement de la sédentarité. Pour prévenir tout risque de lombalgie, il est important de pratiquer une activité sportive. « On a souvent dit, lors d’un mal de dos, qu’il ne fallait surtout pas bouger sauf que les patients sédentaires ont beaucoup plus de mal à se remettre en mouvement et les douleurs devenaient chroniques », ajoute l’experte.
La hernie discale
La hernie discale peut apparaître à tous les niveaux de la colonne vertébrale, mais elle est beaucoup plus fréquente au niveau lombaire et cervical. Ce mal de dos correspond au déplacement d’un des disques intervertébraux. Ce débordement du disque intervertébral peut alors provoquer une pression sur les nerfs et une inflammation douloureuse. Encore une fois, l’évolution naturelle de la hernie discale, c’est de disparaître toute seule », précise Stéphanie Laclau. Elle explique que la hernie est très rarement soignée par une opération mais que, parfois, suite à un échec d’un traitement médical et paramédical, la chirurgie permet d’enlever le petit morceau de hernie. Dans les cas où la colonne n’est pas très stable, le chirurgien peut venir fixer deux vertèbres. La hernie discale est souvent liée au vieillissement de la colonne vertébrale mais elle peut être déclenchée par des efforts intensifs et répétés ou encore par une mauvaise posture trop fréquente. Une variante de la hernie discale est la sciatique. Elle apparaît lorsque la hernie vient comprimer le nerf sciatique.
L’arthrose
L’arthrose est une dégradation des cartilages qui se trouvent à l’extrémité des os au niveau de l’articulation. « Cela peut provoquer des douleurs de dos », assure Stéphanie Laclau. Les articulations fréquemment touchées sont effectivement celles de la colonne vertébrale car les vertèbres sont constamment soumises à une forte pression. La hanche, le genou, l’épaule, la cheville et le poignet sont aussi souvent atteints. Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés, notamment l’âge. Seulement 3 % des moins de 45 ans sont touchés mais le chiffre grimpe à 80 % pour les plus de 80 ans. Toutefois, cette maladie peut aussi être héréditaire ou déclenchée par le diabète, l’obésité ou encore l’hypertension. Il n’existe pas encore de traitement pour contrer l’évolution de l’arthrose. Les seuls traitements pharmacologiques disponibles à ce jour visent à soulager la douleur », précise le site de l’Inserm. Il est recommandé par exemple d’avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, de pratiquer une activité physique régulière et d’intensité modérée en dehors des poussées inflammatoires ou encore d’éviter de porter des charges lourdes.
La cervicalgie
La cervicalgie est une douleur présente à l’arrière du cou. Elle part souvent des muscles, des tendons, des ligaments ou des nerfs et reste localisée dans la région du cou. L’une des cervicalgies les plus fréquentes est le torticolis. La douleur débute souvent sans prévenir suite à un mouvement brusque ou à une mauvaise position prise durant le sommeil. La contracture d’un ou plusieurs muscles empêche le patient de tourner son cou normalement et peut provoquer des maux de tête. L’autre situation courante de cervicalgie est le « coup du lapin » causé par une flexion brutale et rapide du cou. Les symptômes sont des troubles de la vue, auditifs ou encore des anomalies du sommeil. Enfin, la dernière cervicalgie fréquemment observée est celle provoquée par une maladie sous-jacente comme une infection ORL ou encore certaines affections inflammatoires comme la spondylarthrite ankylosante. Contrairement aux idées reçues, l’immobilisation du cou par une minerve n’est pas systématique. Le médecin peut prescrire des antalgiques ou des anti-inflammatoires ou proposer au patient des séances de kinésithérapie.
La dorsalgie
La dorsalgie est une douleur qui va du milieu du dos jusqu’à la racine du cou, au niveau des vertèbres dorsales. Il existe trois types de dorsalgie. La première, la symptomatique peut être déclenchée par des pathologies cardiovasculaires ou encore digestives (pancréatite ou gastrite, cancer de l’estomac, de l’œsophage, du pancréas). La deuxième, la dorsalgie statique, est liée à un trouble de croissance comme par exemple une scoliose. Enfin, la dernière, dite « fonctionnelle », n’a pas de réelles causes identifiées mais peut être déclenchée par différents facteurs mécaniques et psychologiques comme un défaut de posture, le stress ou encore l’anxiété. Elles sont repérables par des douleurs diffuses entre les omoplates ou très localisées. Il peut également y avoir une gêne lors de la respiration. Ici aussi plusieurs facteurs favorisent cette affection comme le manque d’activité physique, le surpoids, une grossesse, une période de règles ou encore une musculature dorsale insuffisante. En fonction du type de dorsalgie, plusieurs conseils sont préconisés tels que la pratique régulière d’une activité physique, des séances de kinésithérapie, d’ostéopathie, une éventuelle modification de l’ergonomie au travail ou encore une prise en charge psychologique.
M-FR-00010899-1.0 – Établi en février 2024