Adolescents et sida : la question du secret

Adolescents et sida : la question du secret

Pas facile pour un jeune homme ou une jeune femme d’assumer le regard de ses parents en cas d’annonce d’une séropositivité. Ces mineurs réclament le droit au respect médical, et ont obtenu gain de cause.

Le Conseil national du sida (CNS) a en effet rendu un avis pour mieux garantir le droit d’un mineur séropositif à être soigné sans l’avis de ses parents. L’histoire d’un jeune homme montpelliérain de 17 ans est à l’origine de ce précédent. Porteur du virus du sida, il s’est vu prescrire un traitement par son médecin, mais n’a accepté de le prendre qu’à la condition que ses parents n’en sachent rien. Finalement, il a choisi de leur en parler, mais ce type de situation pose toute une série de problèmes. Au delà du fait qu’il n’est pas évident de prendre des médicaments à l’insu de son entourage, quid du problème du remboursement ? L’assurance-maladie ne peut en effet pas préserver le secret car elle doit transmettre aux parents les relevés de prise en charge de leurs enfants.

À la suite de cette affaire, le Conseil national du sida s’est saisie de la question et s’est interrogé sur la confrontation entre d’un côté le respect médical et de l’autre, la primauté de l’autorité parentale (censée agir en faveur de la protection de la santé du mineur). Forte de ses réflexions, cette instance a établi des recommandations pour que le secret médical soit mieux garanti, notamment au niveau administratif, pour les moins de 18 ans. On estime qu’une cinquantaine de nouveaux cas de VIH sont recensés chaque année chez des mineurs. Il est rare qu’ils n’agissent pas de manière concertée avec leurs parents, mais cela peut arriver. Ce type de problématiques, dans lesquels un mineur souhaite se voir délivrer un traitement sans l’aval de ses parents, arrive en revanche plus régulièrement sur les sujets de contraception ou d’interruption de grossesse.

La loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades a ouvert la possibilité  de soigner un mineur, sans informer les parents, dans « certaines situations rares ». Mais elle prévoit certaines conditions : le traitement doit s’imposer pour sauvegarder la santé du mineur et celui-ci doit être accompagné d’un majeur de son choix. La question du secret médical n’en finit pas de faire débat !

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