Aidants : quels sont vos droits et les aides pour vous soutenir ?

Aidants : quels sont vos droits et les aides pour vous soutenir ?

Et les aidants dans tout ça ? Quels sont leurs droits ? Ils sont plus de 8,3 millions en France à s’occuper tous les jours d’un proche malade. Si cette tâche est difficile, elle est souvent aussi coûteuse. Sachez qu’il existe des aides financières, mais aussi des soutiens.

Depuis l’entrée en vigueur en janvier 2016 de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, le rôle des aidants est désormais reconnu par l’Etat. Mais comment distingue-t-on un aidant d’un proche qui aide ponctuellement un membre de sa famille ou un ami ?

Définition de l’aidant

Selon l’Association française des aidants, on parle d’aidant à partir du moment où une personne, soit de la famille (80% des cas) soit un ami ou un voisin (20% des cas), assure de manière régulière dans le temps et avec une certaine intensité l’accompagnement d’un proche qui a des difficultés de vie importantes et qui n’est plus capable d’assurer lui-même les principaux actes de la vie quotidienne.

S’occuper d’un proche pendant dix jours parce qu’il a eu la grippe ne constitue pas un accompagnement d’aidant. Il n’y a pas d’âge pour être aidant. Il y a d’ailleurs beaucoup plus de jeunes aidants qu’on ne le pense.

Quels sont les principaux actes de la vie quotidienne ?

Un aidant peut s’occuper des gestes de la vie quotidienne (se lever, s’habiller, faire sa toilette…), entretenir le logement (lessives, ménage…), ou aider contribuer aux courses et à la préparation des repas. Il n’est pas rare que les aidants participent aussi à la vie sociale (conduire l’aidé à un endroit, l’accompagner à une activité, passer du temps avec lui…) ou coordonnent des soins avec des intervenants professionnels. Il n’est par rare qu’ils gèrent l’administratif et les finances du proche aidé. Autant d’occupations très mobilisatrices, chronophages, fatigantes et parfois coûteuses…

Quel est le coût financier ?

Etre aidant, dans la majorité des cas, c’est soutenir financièrement le proche aidé. En effet, la perte d’autonomie pèse sur les finances de l’aidé comme de l’aidant. Selon un récent baromètre OpinionWay/Carac, 66% des aidants familiaux prennent en charge financièrement des frais à hauteur de 2.049 euros par an en moyenne (pour les transports, l’aménagement du domicile, l’achat de matériel (lit médicalisé, fauteuil de confort, …), aide-ménagère…). Plus inquiétant, 7 aidants sur 10 avouent que leur rôle a des répercussions financières sur leurs revenus au quotidien.

Quels sont les aides financières pour faire face ?

Pour les personnes en situation de dépendance, pensez à vous renseigner sur l’Aide personnalisée d’autonomie (APA), l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et la Prestation de compensation du handicap (PCH). Sachez que les conseils départementaux allouent aussi des aides, tout comme les municipalités et les caisses de retraite pour les personnes dépendantes âgées.

De son côté la Sécurité sociale prend en charge une partie des frais médicaux, et si la personne en perte d’autonomie ou en situation de handicap dispose d’une mutuelle santé, il ne doit pas hésiter à la solliciter pour savoir si en plus des remboursements, elle accorde des aides spécifiques. Pour les aidants, il n’existe pas à proprement parler d’aide financière mais deux dispositifs : le congé de proche aidant et le droit au répit.

  • Le droit au répit

Pour accorder du temps aux aidants et leur permettre de souffler, le droit au répit est un soutien financier d’un montant maximum de 500 euros par an versé aux aidants afin qu’ils puissent proposer aux personnes dépendantes de bénéficier d’une structure d’hébergement temporaire pour quelques heures ou plusieurs jours. A savoir, ce dispositif est accessible uniquement si le proche soutenu perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie. La demande est à faire auprès de son conseil départemental. Le droit au répit englobe l’accueil temporaire, l’accueil de jour, l’aide à domicile et aussi les villages répit familles.

  • Le congé de proche aidant

Depuis le 1er janvier 2017, les aidants peuvent également demander un congé à leur employeur, appelé congé de proche aidant, et qui ne peut pas être refusé. Sa durée ne peut dépasser 3 mois maximum ou la durée prévue par accord d’entreprise ou de branche. Il peut être renouvelé sans être supérieur à un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Pour en bénéficier, l’aidant doit avoir au moins une année d’ancienneté dans l’entreprise.

  • Les autres aides

Les associations ont mis en place des dispositifs de soutien psychologique et d’accompagnement. L’Association française des aidants organise sur tout le territoire des Cafés des aidants, des lieux de rencontre pour que les aidants puissent échanger et s’informer avec à disposition un psychologue et un animateur.
Les plateformes d’accompagnement et de répit ont vocation à accompagner les aidants s’occupant d’un proche en perte d’autonomie. Elles proposent des informations ainsi que des sessions de formations gratuites.