Le cancer de l’ovaire en 8 questions

Le cancer de l’ovaire en 8 questions

7ème cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer de l’ovaire résulte le plus souvent d’une dégénérescence maligne des cellules épithéliales qui tapissent l’ovaire. Il se développe généralement de façon insidieuse, sans occasionner de signe clinique particulier au début de sa croissance. De ce fait, le diagnostic est difficile et s’effectue souvent tardivement.

A quoi servent les ovaires ?

Ils font partie de l’appareil reproducteur féminin et ont pour fonction de produire et stocker les ovules. Ils sécrètent aussi la majeure partie des hormones sexuelles féminines. On estime que plus de 4 500 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. Ce cancer touche plus fréquemment la femme âgée, et apparaît généralement après la ménopause, en moyenne à 65 ans.

Existe-t-il des facteurs favorisants ?

Si on ne connaît pas les causes du cancer de l’ovaire, il apparaît qu’il survient plus volontiers chez les femmes sans enfant ou ayant eu un petit nombre d’enfants. On a par ailleurs observé qu’il est moins fréquent chez les femmes ayant choisi la pilule comme méthode contraceptive. Dans environ 1 cas sur 10, ce cancer est d’origine génétique. Des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire, du sein ou du côlon, peuvent témoigner d’une prédisposition génétique. Dans ce cas, les médecins recherchent généralement une mutation au niveau des gènes.

Y-a-t-il un seul type de cancer de l’ovaire ?

Sachant que l’ovaire est constitué de tissus de différentes natures, plusieurs types de cancers peuvent s’y développer. Les tumeurs les plus fréquentes sont dites «épithéliales». Elles se développent aux dépens de la couche de tissu qui enveloppe l’ovaire. On parle alors d’adénocarcinome. Ces derniers représentent 90% des tumeurs de l’ovaire.

Les 10% restants sont des tumeurs qui affectent le stroma (autrement dit, le tissu qui entoure les ovules situés dans l’ovaire) ou les cellules germinales (situées à l’intérieur de l’ovule). Enfin, le cancer peut être soit localisé au niveau de l’ovaire, soit étendu dans l’abdomen (intestins, utérus, trompes, vessie, foie, rate) ou même disséminé à travers la circulation sanguine ou lymphatique. On parle alors de métastases à distance (au foie ou au poumon par exemple).

Quels sont les signes annonciateurs ?

Le cancer de l’ovaire occasionne peu de signes physiques au début de son évolution. Il est donc souvent découvert à un stade évolué. En effet, les symptômes ne sont ressentis que lorsque l’ovaire, ayant atteint un volume important, comprime les organes voisins. Ces symptômes peuvent être des douleurs au niveau du bas ventre, une augmentation du volume de l’abdomen liée à l’accumulation de liquide (ascite), des sensations de ballonnement, des troubles digestifs, des envies fréquentes d’uriner, un manque d’appétit, une perte de poids ou encore une sensation de fatigue.

Que faire en cas de suspicion ?

Un examen gynécologique, suivi d’une échographie vaginale, permet de détecter une éventuelle tumeur ou la présence de liquide d’ascite dans l’abdomen. On recherche ensuite la présence de marqueurs tumoraux lors d’une prise de sang (le CA 125 principalement, augmenté dans 80 % des cas de cancer de l’ovaire).

Un scanner ou une IRM permettra de mesurer la taille de la tumeur et de préciser l’éventuelle atteinte de ganglions lymphatiques ou de métastases. Toutefois, ce n’est que lors de la chirurgie et de l’examen anatomopathologique de la tumeur que la nature cancéreuse pourra être confirmée ou non.

Quels traitements contre le cancer de l’ovaire ?

Gynécologue, chirurgien, oncologue médical… le choix du traitement se fait de façon pluridisciplinaire. Et s’adapte à chaque situation, en fonction du type de cancer, de son extension, de son agressivité et de l’état de santé global de la patiente.

• La chirurgie

La plupart du temps, il repose avant tout sur une ablation de la tumeur, si possible en totalité, par un chirurgien. En fonction de l’extension de celle-ci, ce dernier peut décider de retirer l’utérus, les trompes de Fallope, l’autre ovaire, ainsi que d’autres organes proches des ovaires.

Plus rarement, dans le cas d’une femme jeune qui souhaite avoir des enfants, on décide de garder un ovaire, une trompe de Fallope et l’utérus. On parle alors de « chirurgie conservatrice ». A noter : ce traitement n’est envisageable qu’en cas de tumeur épithéliale peu évoluée, de tumeur des cellules germinales ou de tumeur borderline. L’ablation est alors recommandée dans un second temps, une fois la grossesse menée à terme.

• La chimiothérapie

Le plus souvent une chimiothérapie « adjuvante » est administrée après la chirurgie pour réduire les risques de récidives. Les molécules choisies diffèrent selon les patientes. Si la tumeur est trop étendue, une chimiothérapie « néoadjuvante » peut être proposée avant l’opération afin d’en réduire la taille (on parle de chimiothérapie). Enfin si aucune opération n’est possible, une chimiothérapie seule sera alors proposée.

De nouvelles molécules complémentaires de la chimiothérapie sont en plein développement. Les traitements anti-angiogéniques (qui bloquent la croissance des vaisseaux autour de la tumeur et « l’affament ») ou d’autres thérapeutiques dites ciblées se présentent comme de nouvelles options. Une radiothérapie peut aussi être indiquée, mais plus rarement que la chimiothérapie.

Quelles sont leurs répercussions ?

La chirurgie du cancer de l’ovaire a des conséquences sur la fertilité, et entraîne une ménopause précoce. Bouffées de chaleur, sueurs, troubles du sommeil et de l’humeur, sécheresse vaginale… sont autant de symptômes qui peuvent apparaître, mais ils peuvent être traités par la prise d’un traitement hormonal substitutif.

Sur un plan plus physiologique, l’annonce du diagnostic, le cancer et ses traitements modifient profondément la vie de de la patiente, que ce soit au niveau du couple, de la famille, du travail ou des relations sociales. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un psychologue.

Quel est le suivi médical ?

Des contrôles rapprochés sont effectués tous les trois mois au cours des trois premières années, puis tous les six à douze mois par la suite. Il arrive malheureusement que ce cancer récidive après le traitement initial. Dans ce cas, le traitement envisagé dépend de l’état général de la patiente et du type de cancer, mais aussi de l’intervalle écoulé entre la fin du traitement et la récidive.