Cancer de la prostate et des testicules : messieurs, n’ayez pas honte d’aller consulter !

Cancer de la prostate et des testicules : messieurs, n’ayez pas honte d’aller consulter !

L’histoire de Florent a de quoi interpeller. Parce qu’il était gêné à l’idée de se faire toucher les testicules par un médecin, il a enduré des douleurs pendant un mois avant de consulter enfin. Sans le savoir, il a laissé gagné son cancer gagner du terrain. Aujourd’hui, sa parole s’est libérée…

Se déshabiller devant un médecin, cela n’a rien de simple. A fortiori quand il faut montrer ses parties les plus intimes. C’est ainsi que raisonnait Florent, qui a depuis révisé son jugement.

Faites l’inverse de ce que j’ai fait,

lance-t-il, après une opération pour lui enlever un testicule et des mois de traitements de radiothérapie pour enrayer son cancer.

Agé de 25 ans, ce Français était parti s’installer à Montréal pour exercer en tant que photographe et éclairagiste. Quand des spasmes violents se sont manifestés, à aucun moment il a pensé qu’ils étaient dus à un cancer des testicules. Puis, l’idée d’aller se faire tâter cette partie de son anatomie chez le médecin l’a longuement fait hésiter à consulter.

En janvier 2016, il finit par se décider. Dans un premier temps, les médecins pensent que ses symptômes sont liés à une infection transmise sexuellement. Puis ils posent le diagnostic : celui d’un cancer des testicules. Si Florent n’avait pas autant attendu, il aurait peut-être pu s’éviter les longs traitements de radiothérapie qui l’ont empêché de travailler pendant des mois.

Pour moi, c’était pire que d’aller chez le dentiste, alors qu’il n’y a aucune honte. Le médecin était très à l’écoute et professionnel.

La honte et la gêne qu’il a longtemps ressenties ont même fait en sorte qu’il n’a pas averti sa famille avant plusieurs mois.

Désormais en rémission, Florent n’a plus aucune trace de son cancer et doit passer des tests tous les trois mois pour s’assurer qu’il n’y a pas de récidive. Il a même une prothèse en silicone pour remplacer le testicule qu’il a dû se faire enlever. Fixée à l’aide de points de suture, elle pèse le même poids et a la même forme qu’un vrai testicule.

Une illusion réussie 

S’il choisit de parler de son cancer, c’est parce qu’il déplore le manque de sensibilisation auprès des hommes qui ont, selon lui, l’habitude de tout garder pour eux.

Faire connaître ce type de maladies

C’est précisément l’objet de l’opération Movember, qui fait la promotion de la santé masculine. Comme pour le cancer du sein, cela a du sens de se palper les testicules chaque jour, d’autant qu’il n’y a pas d’âge pour cette maladie. C’est un geste anodin et pourtant on ne prend pas le temps de le faire, alors que ça ne prend que 30 secondes.

Comme tous les ans, Voix des Patients soutient l’opération Movember, afin de sensibiliser aux maladies spécifiquement masculines. Et quoi de mieux que d’en parler ! Les hommes sont invités à se laisser pousser la moustache ou à tailler leur barbe pour la faire ressortir. Concrètement, à quoi cela sert-il ? Essentiellement à interpeller, puisque cela génère un échange autour de cette opération.

Et pourquoi Movember ?

Tout simplement car il s’agit d’un rapprochement entre le terme « moustache » et « november ». La Movember Foundation Charity, une ONG d’envergure mondiale, est à l’origine de cet événement qui sensibilise notamment aux cancers de la prostate et des testicules.

Elle s’est fixée pour objectif de réduire la mortalité masculine prématuré de 25% d’ici à 2030. Avec les dons récoltés, elle entend financer de nombreux programmes agissant dans le cadre du dépistage et de la prévention des cancers des testicules, ainsi que de la prostate.