Cancer du col de l’utérus: un dépistage gratuit au niveau national

Cancer du col de l’utérus: un dépistage gratuit au niveau national

“Juin vert” est le mois de la prévention contre le cancer du col de l’utérus. L’occasion pour le gouvernement de lancer une campagne de dépistage à l’échelle nationale.

Après le cancer du sein et le cancer colorectal, c’est désormais le cancer du col de l’utérus qui fait l’objet d’un dépistage gratuit. Le texte prévoit qu’un frottis sera réalisé tous les trois ans chez toutes les femmes entre 25 et 65 ans, après deux frottis normaux réalisés à un an d’intervalle. Toutefois, contrairement aux deux autres dépistages organisés, seules les femmes qui n’ont pas eu ce frottis depuis plus de trois ans recevront un courrier.

Objectif : faire baisser la mortalité

Chaque année, près de 3000 cas de cancers du col utérin sont diagnostiqués et 1100 femmes en meurent. A l’heure actuelle, seulement 60% des femmes procèdent à ce dépistage du cancer du col, ce qui reste bien trop faible. Il s’agit donc de cibler les 40% de femmes n’ayant pas fait de frottis au cours des trois dernières années.

En particulier celles qui ont plus de 60 ans. Les autorités estiment que si 80% procédaient à ce type d’examens, cela permettrait de diminuer la mortalité par cancer du col de 30%.
Le frottis est nécessaire dans la mesure où il permet de détecter une dysplasie des cellules, c’est-à-dire des lésions, à divers stades. A partir de ce diagnostic, plusieurs solutions s’offrent alors au médecin : une simple surveillance ou bien un recours à une colposcopie (examen du col de l’utérus à la loupe).

Tempérer les diagnostics chez les plus jeunes

Les lésions les plus bénignes peuvent être éliminées par laser et les autres, par « conisation » (autrement dit, on enlève chirurgicalement une partie du col de l’utérus). Un geste qui peut avoir, ultérieurement, de lourdes conséquences sur les jeunes femmes avec une augmentation du risque d’accouchements prématurés ou encore de fausses couches. Pourtant, la majorité de ces actes chirurgicaux se déroulent vers 30 ans, âge moyen actuel des premières grossesses.


L’autre objectif de ce dépistage à l’échelle nationale est d’éviter le surdiagnostic chez les plus jeunes. En effet, cette campagne a pour but de sensibiliser les jeunes femmes à l’âge idéal pour le premier frottis. En effet, en 2013, selon les données de Santé publique France, près de 17% des femmes âgées de 20 à 24 ans avaient eu un frottis dans l’année et plus du tiers en avaient eu au moins un dans les trois ans. Pourtant, avant 25 ans, les femmes ne devraient pas recourir au frottis car dans la majorité des cas, les papillomavirus sont éliminés par l’organisme.

Pour accompagner ces nouvelles mesures de prévention du cancer du col de l’uterus, une meilleure formation des professionnels est prévue. Ainsi qu’une prise en charge à 100% du frottis par l’Assurance maladie.