Cancer : « je reviens de loin et j’irai loin »

Cancer : « je reviens de loin et j’irai loin »

Ancien sportif, Imad est déterminé à reprendre sa vie d’avant, de manière plus intense encore ! En effet, après l’épreuve du cancer, il est plus combatif que jamais.

Sa leucémie, le jeune homme de 32 ans ne souhaite pas en parler. Pas trop du moins. Ce qui l’intéresse, c’est l’avenir. « Ma famille a fui un pays où il ne faisait pas bon vivre. Ils sont venus s’installer en France pour nous offrir une existence plus radieuse. Rien que pour cela, je me dois de ne pas baisser les bras », raconte-t-il. Si sa famille vient de loin géographiquement parlant, lui revient de loin tout court. En effet, il aurait pu ne pas nous livrer ce témoignage. Mais cela aurait été sans compter sur sa ténacité et sa persévérance.

Quand on est malade, on est hyper passif car on ne peut pas faire grand chose. Et en même temps, paradoxalement, je trouve qu’on est relativement actif de par la volonté de s’en sortir ».

C’est la notion de “distance” qui l’a le plus aidé dans son combat : « On perd un peu toute notion du temps. J’avais besoin de me projeter très loin car je savais néanmoins que la sortie du tunnel n’était pas pour tout de suite. C’est en regardant loin devant moi, que j’ai pu anticiper ma vie d’après« .

Le jeune homme montre des photos “d’avant”. Celles qui avaient été prises au moment où il était encore « athlétique ». Imad avec un ballon dans les mains. Imad en gardien de but. Imad avec un sourire jusqu’aux oreilles après avoir gagné un but. Imad avec son équipe de foot. Certes, même si sa « rage » rend indétectable sa maladie au premier regard, il est plus mince et moins musclé qu’avant. « Mais ça ne durera pas », jure-t-il. D’ores et déjà, il a repris une activité physique. Tout en douceur pour le moment. Au fond de lui, il sait que ça ira « crescendo ». Qu’il sera à nouveau à mesure de « courir comme une antilope ».

Une énergie qui le sauve et lui fournit la force de se relever

« A l’hôpital, au début, je n’avais pas le droit de me lever seul. Je l’ai fait quand même car je ne supportais pas de devoir compter sur qui que ce soit pour aller aux
toilettes
», précise-t-il. Avant de lâcher, un brin agacé, « mais je vous ai dit que je ne voulais pas parler du passé. C’est l’avenir qui m’intéresse !»

Et cet avenir, il le voit comment ? En père de famille tout d’abord. Ensuite, il est en train de monter sa boîte de consultant sportif, « car une école de commerce, il faut bien que ça serve à quelque chose, non ? » Et puis bien sûr, il retournera sur un terrain de foot. Il ne sera pas joueur professionnel comme il l’avait rêvé enfant, mais ça ne l’empêchera pas de « taper dans la balle » et de marquer des points. Car la magie du jeu l’euphorise et le fait voyager. Loin loin loin !