Cancer du sein : les progrès de la radiothérapie

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Cancer du sein : les progrès de la radiothérapie

Installé au centre de Radiothérapie Hartmann, dans les Hauts de Seine, le Dr Alain Tolédano a participé à l’instauration des technologies de haute précision et au développement de la radiothérapie moderne. Il expliquait, à l’occasion du colloque Europa Donna du 13 novembre 2017, les atouts de ce traitement et la façon dont il a évolué.

La radiothérapie suite à une chirurgie sur un cancer du sein a prouvé son efficacité. Sans elle, le taux de rechute après une opération est équivalent à 30% et il est inférieur à 10% lorsqu’on l’utilise en complément. L’administration de la radiothérapie augmente donc la durée de vie en diminuant le risque de rechute. Elle impacte également la qualité de vie fonctionnelle et les résultats esthétiques.

Une radiothérapie sur mesure

La qualité de la radiothérapie est aussi très importante sur les prothèses mammaires qui nécessitent une grande précision. Certaines femmes ont des prédispositions individuelles à réagir plus amplement aux rayons X, une radiosensibilité accrue, et les résultats peuvent être très variables d’une femme à l’autre. D’où proviennent ces prédispositions ? La recherche en biologie permet aujourd’hui d’identifier des signatures génétiques et d’adapter le type de radiothérapie en fonction de la patiente pour diminuer le risque d’effets secondaires.

On compte aujourd’hui en France 200 centres de qui la pratiquent et 600 machines permettent de soigner plus de 200 000 patients atteints de cancer par an. La radiothérapie s’inscrit dans un parcours de soins qui s’adapte à la maladie et à la patiente : dépistage, chirurgie, chimiothérapie, thérapies ciblées…

Des technologies de plus en plus élaborées

Jusqu’à présent, le travail de radiothérapie s’exerçait en 2 dimensions, autrement dit le traitement s’effectuait par 2 faisceaux tangentiels sur une femme installée sur un plan incliné. Mais avec l’arrivée de la 3D, les choses ont beaucoup évolué. Un scanner est effectué sur la femme avant la radiothérapie pour faire un travail technique préparatoire de ciblage : calculer les épaisseurs, choisir les énergies, la dose, orienter les faisceaux… On peut ainsi palier aux effets indésirables que provoquait la 2D et épargner au mieux les poumons et le cœur afin d’éviter les radiations toxiques.

Il faut savoir que la radiothérapie pour le cancer du sein peut être “asservie à la respiration” ; du fait de la respiration, la cible mammaire est en mouvement constant. Pour contrôler ce mouvement, on cherche à adapter l’irradiation à la respiration des patientes. Les traitements sont planifiés en considérant le mouvement du sein sur la poitrine. Ainsi, la 4 Dimensions permet de ne pas irradier en continu, mais par séquences choisies (lors de l’expiration ou inspiration par exemple).

De nombreuses autres technologies se développent comme l’arcthérapie dynamique, les systèmes d’imageries intégrées, la radiothérapie guidée par l’image. Il s’agit de doser au mieux les rayons pour mieux cibler et épargner les organes avoisinants. Le cyberknife est par exemple un robot qui s’adapte aux mouvements de la patiente pour atteindre une précision au demi millimètre sur cible mobile.

L’avantage : une plus grande efficacité et donc un nombre de séances réduit ! Le Dr Toledano conclut en rappelant que cette radiothérapie de haute précision permet d’agir en complémentarité d’autres traitements, mais aussi de soigner les cancers de manière moins invasive, sans effet secondaire et parfois même d’éviter une intervention chirurgicale. A ses yeux, s’occuper de la maladie est important mais il faut aussi s’occuper des patients dans leur globalité.