Comment gérer sa vie professionnelle avec un cancer colorectal ?

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Comment gérer sa vie professionnelle avec un cancer colorectal ?

« Cancer et Travail » était le thème de notre dernier dossier spécial. En effet, qu’il s’agisse de l’annonce de la maladie ou de la reprise du travail, les patients se posent légitiment bon nombre de questions. Pour les accompagner dans leur parcours de vie, Roche (en partenariat avec l’association France Côlon) a édité un magazine digital.

En parler ?

La loi stipule qu’un salarié n’a aucune obligation légale de révéler son état de santé, l’origine d’un éventuel handicap ou encore le motif d’un arrêt maladie. Autrement dit, dans le cadre professionnel, personne n’a le droit d’exiger des informations sur la santé d’un collègue. Il n’y a donc aucun risque à mentir sur son état de santé. Néanmoins, le fait d’en parler permet d’éviter les rumeurs et les situations compliquées d’autant que le fait de vivre dans le secret oblige à une vigilance épuisante, parfois à l’origine d’un état dépressif. Sans compter que ce cancer nécessite souvent des aménagements, en termes de conditions de travail. Le fait de devoir aller aux toilettes en urgence n’est par exemple pas forcément compatible avec des déplacements. Bien choisir ses mots, garder du recul et tenter de dédramatiser permet d’éviter des réactions de pitié ou de rejet.

Pourquoi échanger avec le médecin du travail ?

Le médecin du travail a peut-être été témoin de situations de ce type dans l’entreprise, il est donc pertinent de dialoguer avec lui du fait d’en parler ou pas à sa hiérarchie. A noter, il est tenu au secret médical. Il est aussi en mesure de faire le point sur les souhaits et capacités du patient. Dès lors qu’il sera question de retour au travail, il pourra faire en sorte que ce dernier ne soit pas source de stress ou d’anxiété. C’est lui qui va constituer un ensemble de recommandations, lesquelles seront négociées avec l’employeur pour préparer au mieux le retour du salarié. Ce retour peut en effet supposer un aménagement du poste et/ou la mise en place d’un temps partiel thérapeutique. Après la reprise, le médecin du travail voit régulièrement le salarié. La première visite, obligatoire, intervient dans les huit jours qui suivent le retour au travail après un cancer.

Quels avantages et inconvénients d’une reprise ?

Si certaines personnes attendent avec impatience de reprendre le travail, d’autres, au contraire, appréhendent ce moment. Quoi qu’il en soit, il est important de bien préparer son retour pour mettre toutes les chances de son côté et éviter les échecs. Cela passe par des rendez-vous avec le médecin du travail pour préparer les modalités de la reprise (possibilité de quitter les réunions ou la chaîne de montage, affectation d’un nouveau bureau à proximité des toilettes)… Des formations de remise à niveau peuvent aussi être envisagées. Les personnes qui ont repris leur travail mettent en avant le fait de participer de nouveau activement à la société, un emploi du temps qui structure les journées et l’augmentation des revenus. Toutefois, elles sont souvent conscientes de la baisse de leurs performances et de la difficulté à retrouver ses marques.

Opter pour un temps partiel thérapeutique ?

Le temps partiel thérapeutique permet de reprendre le travail progressivement, à son rythme. Il n’y a pas de honte à demander ce dispositif quelques semaines après la reprise. La demande de temps partiel thérapeutique (TPT) est faite par le médecin oncologue ou le médecin traitant. Ils précisent le pourcentage d’activité (mi-temps, quatre-cinquièmes…), puis le salarié adresse cette demande à sa Caisse d’Assurance Maladie et à son employeur. En cas de TPT, le salarié perçoit l’intégralité de son salaire. En effet, l’employeur contribue au prorata du temps passé dans l’entreprise et la Sécurité sociale prend en charge le complément. Le TPT est une forme d’arrêt de travail qui vient s’ajouter aux trois années maximum d’indemnités de travail et sa durée est fixée à une année. A chacun et chacune de faire en fonction de ses désirs et de ses capacités.