Etre paralysé n’empêche plus de peindre

Vie sociale
Etre paralysé n’empêche plus de peindre

Formée de quelques taches de couleur mal délimitées, vaguement semblables à des fleurs… l’œuvre a été conçue par une femme paralysée, Heide Pfützner. Cette ancienne enseignante est atteinte de Sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot. Elle ne peut plus bouger que les yeux mais avec plusieurs jours d’entrainement et de pratique. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser des toiles uniquement à l’aide de pensées. Des scientifiques ont réussi à mettre au point un système permettant de dessiner et de peindre en utilisant uniquement son cerveau. Ils y travaillent depuis plusieurs années/ « Ce système s’est développé en parallèle du travail que nous faisions avec des patients pour poster des messages sur Facebook et Twitter », a expliqué le Dr Guger.

Le Brain Computer Interface est une technologie révolutionnaire qui me permet de créer de l’art avec des pensées. Des images expressives jaillissent alors. Le dispositif comporte un bonnet couvert d’électrodes afin de capter les changements électriques alors que le cerveau pense. En fonction des intentions, d’utiliser tel ou tel outil par exemple, ces signaux sont différents. Dans ce but, les chercheurs ont imaginé un système bien précis : le logiciel fait apparaitre les options en les faisant clignoter un certain nombre de fois chacune leur tour. L’utilisateur doit alors compter le nombre de fois que l’option qu’il désire utiliser apparait. Ce décompte crée des pics au niveau de l’activité cérébrale qui sont détectés et interprétés par le système qui va activer les fonctions correspondantes, en cherchant quelle option est apparue au moment où le signal a été détecté.

« Pour la première fois, ce projet me donne l’opportunité de montrer au monde que la SLA ne marque pas la fin de ma vie », a précisé Heide Pfützner. Les résultats obtenus poussent les chercheurs à poursuivre leurs recherches. Ils travaillent sur un nouveau dispositif qui serait directement implanté dans le cerveau, pour permettre à l’ordinateur de lire plus rapidement, plus facilement et avec davantage de précision les pensées de l’utilisateur. « Si vous implantez les électrodes dans le cortex, vous pouvez obtenir une bien meilleure résolution – cela vous permet de décoder à grande vitesse des mouvements de doigt. Cela peut alors commencer à reconnaitre vos intentions », a indiqué le Dr Guger.