IIIème plan cancer, quel bilan ?

Palais de l'Elysée - Paris

Le 3e plan cancer (2014-2019) a été lancé il y a tout juste un an. Vendredi dernier, un premier bilan d’étape a été présenté au président de la République. Agnès Buzyn, présidente de l’Institut National du Cancer (INCa), décrypte pour nous les avancées réalisées.

« François Hollande a insisté pour que la remise de ce rapport se fasse en main propre et a conclu que le plan avançait selon le programme prévu », souligne Agnès Buzyn, présidente de l’INCa, la structure chargée de pilotée ce plan. Étaient présentes Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes) et Geneviève Fioraso (secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche), mais aussi les représentants de quatre associations de patients siégeant au comité de pilotage interministériel de suivi du Plan (la Ligue nationale contre le cancer, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, le Collectif Interassociatif Sur la Santé et l’Union Nationale des Associations de Parents d’Enfants atteints de Cancer ou de Leucémie). « François Hollande tenait beaucoup à que ces associations soient présentes. Des échanges approfondis ont eu lieu sur la question du droit à l’oubli. Ce sujet fait l’objet de points d’achopppement, car il est très technique, et suppose l’adhésion des assureurs. Les patients auront-ils le droit de ne pas déclarer leur maladie ? Ou devront-ils le faire avec l’engagement que les assureurs n’en tiennent pas compte ? Les discussions restent ouvertes », relève Agnès Buzyn. Elle reconnaît que des retards mineurs peuvent être observés par rapport au calendrier initial sur certaines actions. « Ils s’expliquent notamment par le fait qu’il n’est pas évident de réunir autour d’une table des acteurs qui n’ont pas nécessairement l’habitude de travailler ensemble. Néanmoins cette transversalité, qui est une spécificité française, s’avère bénéfique. Elle nécessite en tout cas une excellente coordination car le cancer mobilise tous les champs d’intervention », conclut-elle.

État des lieux et projections pour l’avenir

Ce premier rapport dresse un état des lieux global de l’avancement des actions. Il est composé d’une partie synthétique mettant en lumière les perspectives pour 2015 mais aussi les actions les plus emblématiques réalisées en 2014. Des efforts importants ont en effet été déployés pour programmer la mise en œuvre des 185 actions qui composent le Plan et en organiser le pilotage et le suivi.

Les avancées déjà accomplies ont été saluées : notamment l’assouplissement des conditions d’ouverture des droits aux indemnités journalières longues. A l’avenir, il s’agit d’optimiser davantage encore le dépistage (notamment pour le cancer de l’utérus) et d’intensifier les politiques de prévention contre les cancers, notamment en réduisant le tabagisme, conformément au programme national de réduction du tabagisme (PNRT).

Enfin, concernant la prévention et la recherche, la réforme du système d’inspection du travail devrait permettre de renforcer les contrôles pour prévenir les cancers professionnels. Par ailleurs, 13 intergroupes coopérateurs de recherche ont été labellisés et devraient favoriser l’augmentation de l’offre d’essais cliniques et la multiplication par deux du nombre de patients inclus dans les essais cliniques thérapeutiques.

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