Pour Philippe Leduc, Directeur du Think tank Economie Santé, il y a encore beaucoup à faire en matière de coordination des soins des patients.
La coordination des soins est l’un des trois chantiers de la Stratégie Nationale de Santé annoncée pour l’été. Les professionnels de santé libéraux ont fait des propositions, mais qui répondent trop à une vision « en silos », alors que c’est la coopération ville-hôpital qui permettra de sortir de l’impasse.
Pas évident néanmoins de faire travailler ensemble des professionnels qui ont pris l’habitude de travailler séparément. D’autant qu’il faut associer aux négociations les hôpitaux et le secteur médico social. D’où l’importance d’un chef d’orchestre. La question de la gouvernance est essentielle. Philippe Leduc retient donc 7 idées :
– Construire une véritable articulation entre l’hôpital et la ville : « L’hôpital devra remettre impérativement au patient le jour de sa sortie un dossier médical de synthèse. L’équipe libérale complétera ce dossier en cas d’hospitalisation ».
– Reconnaitre, favoriser et rémunérer la coordination entre libéraux de santé. Le problème, c’est que ces derniers rejettent l’idée d’un coordonnateur.
– L’acte de coordination doit être rémunéré en supplément pour tous les libéraux de santé participant à la coordination. Une rémunération au forfait semble adaptée
– Favoriser les regroupements virtuels et physiques à partir de projets concrets.
– Agir sur l’accès aux soins en agissant sur les tarifs et niveaux des remboursements. Autrement dit, il s’agit d’augmenter les taux de remboursement de l’Assurance maladie obligatoire.
– Orienter notre système de santé vers la prévention, première étape de la coordination des soins.
– Développer une « culture pluridisciplinaire » via la formation initiale et continue.
Un débat plus large entre la ville et l’hôpital est nécessaire et urgent !