Il rêve de s’en sortir

A presque 40 ans, Franck (son nom a été changé pour des raisons d’anonymat) fait preuve d’un véritable courage pour aller de l’avant, malgré sa schizophrénie. Nous avons souhaité saluer à nouveau son combat et celui de plusieurs autres patients, eux aussi concernés par cette redoutable maladie.

« J’ai été diagnostiqué schizophrène en 2003, mais je crois que la pathologie a démarré avant, dans les années 90. J’avais déjà me semble-t-il des troubles psychotiques. J’ai alors fumé des substances auxquelles je n’aurais pas du tout toucher, et je suis devenu violent », confesse-t-il.

A 32 ans, il se décide alors à consulter des psychiatres : « Je leur faisais confiance, même si j’avais tendance à considérer que mes délires étaient réels. J’y allais, poussé par mes proches, mais je voulais croire que j’étais normal. J’ai beaucoup renié le problème. Les médicaments m’ont fait dormir, mais m’ont apaisé ». Les professionnels de santé en hôpital lui ont fait meilleur effet que les autres : « ils font preuve d’une plus grande considération » .

“La maladie m’a marginalisé”

Franck a subi une hospitalisation, car il était en proie à des délires de persécution et croyait que la mafia le poursuivait et lui voulait du mal. « La prise de conscience de mon état date seulement d’il y a six mois. Je vais mieux et je vis à peu près normalement, même si je ne peux plus travailler car j’ai été rayé du conseil de l’ordre des médecins », explique-t-il. La maladie est en effet très stigmatisante et marginalisante. Les patients sont encore trop perçus comme des fous dangereux. « Il ne faut pas en parler, sous peine d’être rejeté. Pour ma part, je l’évoque assez librement. Si les gens m’acceptent tel que je suis, tant mieux. Sinon, tant pis pour eux ! », confirme Franck.

Maintenant que son état s’est stabilisé, il s’attelle à monter un projet sportif pour montrer que l’on peut être malade et malgré tout, réaliser des exploits. Ce fan de sports nautiques aimerait traverser la Méditerranée en planche à voile.

Et professionnellement, il essaie de se repositionner. « Peut être comme préparateur physique. On verra. Pour l’heure, je fais du bénévolat. Je suis reconnu comme adulte handicapé, mais ma plus grande hâte, c’est de sortir de ce statut », conclut-il.

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