L’ostéoporose est une pathologie dont on parle assez peu. Elle est 2 à 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme, et se manifeste souvent au moment de la ménopause. En France, autour de l’âge de 65 ans, on estime que 39 % des femmes souffrent d’ostéoporose. Chez celles âgées de 80 ans et plus, cette proportion monte à 70 %.
L’ostéoporose peut se caractériser comme un état de fragilité du squelette. On considère qu’à partir de la ménopause, une femme sur 3 aura une fracture d’ici la fin de sa vie », observe le Professeur Florence Trémollières, professeur de gynécologie médicale. À la tête du centre de prévention de l’ostéoporose au CHU de Toulouse, elle précise que les degrés de gravité sont variables : « la fracture du poignet, ce n’est pas la même chose que la fracture du col du fémur ». Selon elle, si la donne se complique au moment de la ménopause, c’est en raison de la carence oestrogénique, à l’origine d’une accélération de la perte osseuse. Le phénomène hormonal de la ménopause se traduit par cet arrêt de la sécrétion hormonale des ovaires et notamment de l’hormone essentielle, l’œstradiol.
Certaines patientes ont très mal et ne vont perdre aucun capital osseux et d’autres qui n’ont aucune douleur vont en perdre 5 ou 6 % par an. En effet, dans la plupart des cas, l’ostéoporose est asymptomatique, ce qui la rend très pernicieuse. Car ce n’est pas parce qu’on n’a pas de symptômes qu’il n’y a pas de complications. Il est donc nécessaire de faire un état des lieux de son capital osseux. D’abord, il faut objectiver la solidité de votre squelette au moment de la ménopause, sinon vous ne pouvez avoir aucune idée de votre risque fracturaire futur », souligne Florence Trémollières. Concrètement, cela se mesure par une technique dite de densitométrie osseuse qui est une technique radiographique avec une irradiation très limitée puisqu’on la pratique même chez les nouveau-nés. Cela permet en quelque sorte de mesurer le calcium à l’intérieur des os. Le Professeur Florence Trémollières insiste sur l’intérêt pour les femmes d’être vigilantes si elles présentent des facteurs de risques. « Il existe un déterminisme génétique très prégnant, autrement dit, si vos parents ont fait des fractures, il faut faire très attention. Si vous fumez également », ajoute-t-elle. A noter toutefois, parmi les femmes qui ont déjà une dégradation osseuse significative, une sur deux n’a aucun facteur de risque.
Il n’y a pas de réelle solution pour se prémunir contre cette pathologie. Notre capital osseux se construit au moment de la puberté. Et une large part est liée à nos gènes. Votre squelette est programmé dès votre adolescence. On parle beaucoup bien sûr de l’intérêt d’’une alimentation riche en calcium, en vitamine D, mais pour autant, personne n’est à l’abri », déclare le médecin. Selon elle, le fait de consommer du calcium et de la vitamine D ne met pas à l’abri de l’évolution vers l’ostéoporose : « si vous êtes programmée pour développer une ostéoporose, vous pouvez marcher sur la tête, ça n’y changera rien. Il n’en demeure pas moins que la supplémentation a quand même du sens, mais cela n’empêchera pas la perte osseuse ». Autrement dit, si une très large partie, près de 80 %, se joue au niveau des gènes, il y a quand même une petite marge d’action sur les 20 % restants grâce à une bonne hygiène de vie. Cela signifie qu’il faut éviter certains toxiques, au premier rang desquels figure le tabac, mais aussi qu’il faut manger de façon équilibrée avec notamment des apports calciques tels qu’ils sont recommandés. Enfin, le fait d’avoir une activité physique est bénéfique. Pour le Pr Trémollière, il ne faut pas dramatiser mais profiter de ce moment de la vie pour se poser les bonnes questions sur sa santé au sens large, qu’il s’agisse de son tissu osseux ou encore cardio vasculaire !
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