La Clinique Juridique : un très belle initiative sociale

La Clinique Juridique : un très belle initiative sociale

Avocat à la Cour et maître de conférences en droit privé, Benjamin Pitcho a lancé en novembre 2013 la Clinique Juridique avec d’autres universitaires, des étudiants et des avocats. En évitant qu’un stress ne fragilise la santé d’un patient ou en répondant à des problématiques relatives au droit de la santé, elle joue un rôle essentiel.

Comment est née l’idée de la Clinique Juridique ?
Nous nous sommes inspirés de ce qui existait aux Etats-Unis pour mettre en place un système simple et efficace : des étudiants en droit de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis dans les locaux de l’Université reçoivent des individus pour répondre aux questions qu’ils se posent sur un plan juridique. Pour ces jeunes, c’est l’occasion de joindre la pratique et la théorie et de se préparer à leur vie professionnelle future. Quant aux personnes qui viennent consulter, elles obtiennent gratuitement des réponses aux questions qu’elles se posent.

Cette initiative a été mise en place en novembre 2013, quel est le bilan que vous en tirez à ce jour ?
Le bilan est extrêmement positif car les jeunes sont très enthousiastes et cette pratique peut d’ailleurs être validée pour leurs examens. Grâce à l’excellent travail de coordination de Pierre-Olivier Chaumet, les roulements et l’organisation générale se font de manière fluide. L’initiative a fait tâche d’huile puisque d’autres facultés nous ont sollicités pour dupliquer le modèle. De son côté, le Barreau de Paris a récompensé ce projet, car nous apportons un vrai service. Une surprise toutefois : nous pensions viser des personnes en situation de grande vulnérabilité (tant sur le plan social, économique, sanitaire et juridique) et touchons finalement un public soumis au risque de devenir « précaire ».

Les problématiques relatives à la santé représentent-elles une large part des consultations ?

Les gens viennent nous voir pour tout type de sujet : droit au logement, droit de la famille…, car le projet s’inscrit dans une dimension citoyenne. Il est important de considérer que dans une approche holistique, la santé fait partie d’un tout. Autrement dit, il faut éviter la contagion d’une difficulté à d’autres secteurs, et agir avant que les personnes ne soient à terre. Comme le rappelle l’OMS : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». D’où l’intérêt d’intervenir sur le volet social, afin qu’un stress lié à des difficultés financières ne fragilise une personne au point de compromettre sa santé. Dans une certaine mesure, notre initiative s’inscrit dans la même logique que le combat de la fondation Roche pour lutter contre les inégalités en matière d’accès aux soins.