On célèbre ce jeudi la journée mondiale de l’autisme. L’occasion de pointer du doigt les difficultés des parents pour scolariser les enfants concernés par la maladie.
Selon le ministère de l’Education Nationale, plus de 26 000 élèves autistes sont scolarisés en milieu ordinaire. Pour les associations, ce chiffre est encore trop faible, sachant qu’au total, ce sont 500.000 enfants qui sont atteints par ce handicap. Dans d’autres pays d’Europe (Italie, Espagne, Suède ou Finlande), les jeunes autistes sont beaucoup plus souvent mélangés à l’école avec les autres enfants.
Les associations tentent de faire bouger les lignes sachant qu’un enfant autiste a besoin d’évoluer dans un environnement stimulant. Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’assistantes de vie scolaire (AVS), or lorsqu’il n’y en a pas, les écoles refusent d’admettre l’enfant. De quoi donner aux parents le sentiment détestable que leur enfant est pestiféré !
Une prise de conscience mais bien du chemin encore à parcourir
Nombreuses sont les personnes qui pensent que la place d’un autiste est à l’hôpital, alors même que la loi du 11 février 2005 reconnaît le droit à l’éducation pour tous. La France porte sa part de responsabilité en ce sens qu’elle a longtemps privilégié une approche médicale et psychanalytique de l’autisme. Il a fallu deux condamnations du Conseil de l’Europe pour que, sous l’impulsion de la Haute Autorité de Santé, des approches éducatives et comportementales voient le jour. Ces dernières sont réputées préférables pour aider les enfants à progresser.
Le gouvernement a commencé à prendre la mesure des retards accumulés, et a lancé un grand « plan autisme » qui s’étale jusqu’en 2017. A ce titre, plus de 205 millions d’euros d’investissement sont prévus, avec notamment la création d’une centaine de structures spécialisées (IME) et la formation de professionnels. Un tournant s’est amorcé, si bien que la scolarisation dans les établissements scolaires a augmenté de plus de 30% en 4 ans.
Il n’en demeure pas moins que selon un très récent sondage, près d’une famille sur deux se dit mécontente de la prise en charge de son enfant autiste. Autre chiffre qui laisse songeur : 70% des parents déclarent financer tout ou partie de l’éducation « adaptée » de leur enfant.
C’est bien la preuve que malgré les efforts, il reste encore bien du chemin à parcourir afin de répondre aux besoins et attentes des enfants et de leurs familles.
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