« Les malades nous élèvent et nous apprennent à vivre »

Hôpital
« Les malades nous élèvent et nous apprennent à vivre »

Infirmière dans un service d’oncologie parisien depuis près de dix ans, Narayani Subramanian raconte son métier et les relations qu’elle entretient avec ses patients.

Scolarisée en Inde, Narayani a toujours voulu être infirmière. Dès son enfance, elle allait avec les sœurs catholiques de son école accompagner les malades dans les bidonvilles et rendre service aux personnes âgées.

Arrivée en France à l’âge de 17 ans, elle a dû attendre une dizaine d’années, faute de papiers, pour réaliser son rêve de devenir infirmière.
Après des stages dans différents services, c’est en cancérologie qu’elle s’est sentie le plus utile. « Quand on aime ce métier, on apprécie d’être là pour les patients. De l’annonce de la maladie aux soins palliatifs, on est là pour les accompagner. Je travaille dans un service qui mêle thérapies ciblées et soins palliatifs. Mon quotidien n’est pas routinier », raconte-t-elle. Malgré les progrès thérapeutiques qui la fascinent, elle reconnaît que le quotidien est souvent difficile en raison d’horaires exigeants et d’un rythme intense. « Les médecins, les malades et les familles attendent beaucoup de nous ! Nous, les infirmières, devons gérer beaucoup de pression », témoigne-t-elle.

« J’apprends beaucoup des malades. Ils nous élèvent et nous apprennent à vivre. Il faut voir le courage qu’ils déploient au quotidien pour lutter contre la maladie ! Ils nous enseignent aussi l’humilité. Face à leur souffrance, je suis en perpétuel questionnement : que puis-je dire et faire pour aider au mieux cette personne ? », explique cette femme de cœur. Elle n’hésite pas à tenir la main d’un patient ou à le prendre dans ses bras si le besoin se fait sentir.

Il lui arrive de pleurer et de rire, car certains patients, malgré les épreuves, peuvent se montrer drôles. Avec eux, une forme d’attachement se crée. « Je suis là pour les malades et uniquement pour eux. C’est le plus important », dit-elle. Une fois par mois, Narayani participe avec d’autres infirmières à des groupes de parole animés par un psychologue. Ce sont des moments d’échange précieux pour exprimer ouvertement ses émotions et éventuellement réajuster son comportement. Pour se ressourcer, elle pratique la marche et le yoga. Cela lui permet de s’aérer l’esprit et de reprendre des forces pour faire ce qu’elle fait si bien : donner !

 

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