L’immunothérapie : un espoir pour traiter la maladie de Parkinson

L’immunothérapie : un espoir pour traiter la maladie de Parkinson

Les personnes qui en souffrent pourront-elles bénéficier d’un traitement par immunothérapie ? C’est en tout cas une piste que les neurologues envisagent avec beaucoup de sérieux.

A la cafétéria de son entreprise, Michel tente de se servir. Mais ses gestes sont tremblants et maladroits. Il renverse presque tout ce qu’il saisit. Un état de fait dont il est conscient et dont il souffre. Toutefois, le plus douloureux, ce sont les regards moqueurs, narquois, impatients ou exaspérés de celles et ceux qui l’entourent. C’est ce triste spectacle que l’association France Parkinson a mis en scène pour sensibiliser davantage encore à cette maladie, dans le cadre d’une campagne choc.

Le professeur Philippe Damier, neurologue à l’hôpital de Nantes a passé 25 ans aux côtés de patients, concernés par Parkinson. Expert reconnu de cette maladie neurodégénérative qui touche 200 000 personnes en France, il rappelle que les traitements (médicamenteux et chirurgicaux), associés notamment à de l’activité physique, ont permis des progrès considérables. Il n’en demeure pas moins qu’il faut selon lui aller plus loin.

Prenez le cerveau : il est rempli de protéines alpha-synucléines. Mais chez quasiment tous les patients de la maladie de Parkinson, elles s’agrègent de façon anormale, notamment dans les cellules à dopamine, indispensable au contrôle des mouvements du corps. D’où l’idée d’éliminer à la source ces dépôts anormaux par l’immunothérapie,

précise-t-il. Autrement dit, il s’agit de stimuler les défenses immunitaires. Cette technique est d’ores et déjà utilisée en cancérologie, où elle a fait ses preuves. L’immunothérapie renforce les défenses du patient. En injectant un certain type d’anticorps dits monoclonaux, l’objectif est de cibler les dépôts de protéines, et donc de ralentir le processus dégénératif, voire de le stopper.

Si le traitement d’immunothérapie intervient au tout début de la maladie, les patients peuvent espérer une bien meilleure qualité de vie, moins de fatigue, de raideurs, de problèmes gestuels et de troubles intestinaux.

Moins de tremblements aussi même si ce symptôme ne concerne que 30 % des patients,

note le professeur Philippe Damier. La maladie de Parkinson touche 10 000 nouvelles personnes chaque année, dont 50% ont moins de 58 ans ! Beaucoup sont touchées en pleine vie active, même si on pense à tort que c’est une maladie du sujet âgé. A terme, toutes les maladies neurodégénératives pourront-elles être traitées ainsi ? Il est encore tôt pour le dire, mais il est permis d’espérer….