Malgré les épreuves, Valérie garde espoir

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Malgré les épreuves, Valérie garde espoir

Infirmière libérale de profession, Valérie est actuellement en rémission suite à une leucémie aigüe myéloblastique. Elle a reçu une greffe de moelle osseuse le mois dernier, et séjourne actuellement dans un centre de réadaptation spécialisé dans le sud de la France. Elle livre son regard sur le système de santé français.

Que pensez-vous du système de santé en France ? Le trouvez-vous inégalitaire ?

Pour les maladies graves, non. Je n’ai jamais eu à m’en plaindre et tous les frais ont été pris en charge, y compris les déplacements pour me conduire à l’hôpital. Récemment encore, j’ai constaté qu’un SDF a été emmené aux urgences et traité en hématologie pour une hémorragie sévère, alors même qu’il n’avait pourtant pas de sécurité sociale. En revanche, pour de plus petites maladies, je constate quelques inégalités. Pour la pose d’un bypass, par le passé, j’ai été hospitalisée dans une clinique privée où les honoraires étaient très onéreux et pas remboursés. Dans ces cas là, mieux avoir une bonne mutuelle. De la même façon, je suis toujours un peu choquée par la médecine à deux vitesses dans les hôpitaux publics où l’on peut passer devant les autres si l’on peut s’offrir une consultation privée.

Comment s’est passée la greffe de moelle ?

Un membre de ma famille a eu la gentillesse de me faire un don. En revanche, il a du avancer l’intégralité des frais médicaux. A mon sens, cela n’encourage pas les dons. En Allemagne, le don d’organes de manière générale est beaucoup plus médiatisé et décomplexé. Pour revenir à mon cas, la greffe s’est bien passée mais pendant trois mois, j’ai eu un régime alimentaire extrêmement strict. Je dois veiller à ce que tout ce que je mange soit parfaitement stérile.

A ce sujet, avez-vous le sentiment que des progrès ont été réalisés en matière d’information des patients ?

Incontestablement. Parfois, d’ailleurs, on en sait presque trop (rires). Pour des raisons réglementaires et sous l’impulsion de la cour européenne, on nous informe des risques potentiels. Ainsi, j’avais été alerté du fait que je risquais d’avoir des problèmes de peau, des aphtes, de la fièvre…. suite à la greffe. Finalement, fort heureusement, je n’ai rien eu de tout cela.

Et sur le plan professionnel, comment avez-vous vécu les choses ?

Je travaille en tant qu’infirmière libérale, et je trouve en revanche que le système est assez inégalitaire lorsque l’on n’est pas salarié. Je dois avouer que ce n’est pas évident sur le plan financier. Heureusement, j’avais souscrit à une assurance personnelle, et j’encourage tous les gens qui sont à leur compte à en faire de même. J’ai immédiatement informé mes collègues qui n’ont d’ailleurs pas été très solidaires. Mes patients savent que je suis en arrêt, mais sans davantage de détails. J’espère surtout que je ne vais pas perdre ma clientèle. En attendant, c’est évidemment difficile de faire face car les ressources sont moindres. Mais tout cela est passager. Les choses devraient rentrer dans l’ordre. Je garde espoir…