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Mieux appréhender la chimiothérapie

Après l’intervention chirurgicale, c’est au tour de l’oncologue de rencontrer la patiente et d’initier le traitement. La prise en charge inclut souvent une chimiothérapie. Explications du Dr Marie-Paule Sablin, oncologue médical à l’Institut Curie.

Comment se déroule une chimiothérapie ?

Selon la maladie ou le stade de celle-ci, la chimiothérapie peut être le premier traitement utilisé ou au contraire être complémentaire de la chirurgie, de la radiothérapie ou de l’hormonothérapie. On parle alors de chimiothérapie adjuvante dont le but est de réduire le risque de récidive. Lors du premier rendez-vous, j’annonce à la patiente quel type de produit elle va recevoir, sur quelle durée et à quelle fréquence. Le plus souvent l’administration se fait toutes les trois semaines, pendant quatre mois. Un calendrier de rendez-vous est remis, à ce moment là, à la patiente. Lors du rendez-vous suivant, un petit boîtier, un peu plus grand qu’une pièce de un euro lui est implanté sous la peau, sous anesthésie locale. Pendant la séance, il est relié à un cathéter qui permet l’administration par voie intraveineuse des produits. La patiente conserve ce dispositif sous cutané pendant toute la durée du traitement.

Comment les patientes appréhendent-elles ce traitement ?

Beaucoup mieux qu’il y a quelques années ! La diffusion de l’information sur le cancer s’est largement étendue. L’amélioration des traitements, la précision des dosages, une meilleure connaissance des effets secondaires réduisent les craintes liées à la chimiothérapie. La plupart des femmes ne vivent plus comme un traumatisme le fait de perdre leurs cheveux, mais comme une épreuve à traverser. Elles savent que la chimiothérapie fait partie du process vers la guérison, que ce traitement doit réduire le risque de récidive. La situation est plus mal vécue pour celles qui ne s’attendaient pas à se voir prescrire une chimiothérapie. Mais cela arrive très rarement car nous restons très réservés jusqu’à l’obtention de tous les résultats post-opératoires avant d’annoncer à la patiente son traitement.

Est-il raisonnable de poursuivre une activité professionnelle pendant le traitement ?

Chaque patiente est un cas particulier. Pour celles qui estiment avoir suffisamment de résistance physique, cela les place dans une dynamique positive. Dans ce cas nous organisons des séances le samedi ou très tôt le matin. D’autres préfèrent arrêter de travailler ou demander un mi-temps pour faire face à la maladie. Dans tous les cas, nous aménageons nos horaires pour soutenir chacune d’elles dans son choix.

Continuer à travailler m’a évité de m’enfermer avec mes peurs

« J’ai décidé de conserver mon activité professionnelle pendant mon traitement. L’équipe médicale a fait tout le nécessaire pour programmer mes soins en début de journée, pour que je puisse ensuite filer au bureau. J’ai par ailleurs expliqué à mes collègues que je pouvais avoir des coups de fatigue pour qu’ils ne soient pas surpris de mon état. Il y a eu quelques moments difficiles où ils oubliaient que j’étais affaiblie, d’autres où planait parfois entre nous l’ombre de la maladie. Mais finalement le fait d’être restée active m’a aidée à garder confiance en la vie et à ne pas m’enfermer avec mes peurs ».

Amélie

 

 

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