Brutalement atteinte de tics nerveux, Maëlle a été l’objet de railleries dans son école, à tel point qu’elle ne pouvait plus y aller. Ses parents racontent la façon dont ils ont fait face…
Quand un jour Maëlle, 12 ans, est rentrée du collège en pleurs, sa mère Christelle s’est un peu inquiétée. Mais sa fille ne voulait pas trop en parler. « J’ai mis cela sur le compte d’une dispute avec ses copines. Elle est très sensible, et se met vite dans des états de contrariété », raconte-t-elle. Mais la situation a dégénéré : le stress a fait place à l’angoisse, puis à des crises de tics. « Clignements d’œil, grimaces non contrôlées et surtout gestes intempestifs…elle en faisait de plus en plus souvent et ne pouvait pas les contrôler” explique sa maman. Cela pouvait arriver n’importe quand, aussi bien au moment de réciter ses leçons qu’au milieu du dîner… ». Ses camarades n’étant pas très tendres, il leur est arrivé plusieurs fois de se moquer d’elle. Des railleries qui ont fini par déclencher une phobie scolaire. Pendant plusieurs mois, Maëlle n’est pas allée à l’école. « Nous nous demandions si nous devions céder pour privilégier son bien-être, ou la contraindre à s’y rendre, au risque d’aggraver davantage encore ses crises. La proviseure nous a expliqué que de plus en plus d’enfants décrochaient pour cause de stress, mais cela ne nous a pas vraiment rassurés. Et nous avons voulu consulter, d’autant que notre fille avait déjà connu ce type d’épisodes nerveux quand elle avait 6 ans », ajoute Christelle. Pas facile néanmoins d’obtenir un rendez-vous dans les services spécialisés d’un hôpital. « Quand enfin s’est approchée la date de la rencontre avec une psychiatre, cette dernière nous a informés deux jours avant que la consultation se ferait par visio. Ce qui nous a beaucoup interpellés », souligne Christelle.
Maëlle a passé une IRM et différents examens pour comprendre d’où venaient les tics. Aucune anomalie neurologique n’a été détectée, mais les symptômes n’ont pas disparu pour autant. Ils ne sont plus déclarés transitoires mais chroniques, dans la mesure où ils sont présents depuis plus d’un an.
Les médecins ont expliqué aux parents que ces manifestations sont souvent causées par un surplus de tension et qu’un changement dans la routine, une excitation, une frustration ou une période de fatigue peuvent provoquer leur apparition. Ils peuvent être le fruit d’émotions que l’enfant n’arrive pas à gérer.
Frustration, nervosité, tristesse ou ennui peuvent en être à l’origine. « Chez Maëlle, comme chez d’autres, l’excès de tension n’est pas toujours associé à une cause négative, même si le fait que nous ayons frôlé le divorce n’a pas aidé. Parfois, ce sont des excitations positives qui sont à l’origine des troubles, comme un départ en vacances » relève Sébastien, le père de Maëlle. À ce sujet, un départ en colonie a récemment généré des questionnements : « elle ne voulait pas que nous prévenions la direction de son état. J’ai tenté de la convaincre qu’il était préférable d’en parler pour éviter des moqueries en cas de crise ». Heureusement, les vacances se sont bien passées.
Maëlle rêve aujourd’hui de se débarrasser de ses tics qui lui gâchent la vie, mais hélas, ce n’est pas chose aisée. Elle sait que la relaxation, l’activité physique ou la concentration peuvent les atténuer. « Sur les conseils des psychiatres, nous avons appris à ne plus relever et à dédramatiser la présence des tics, sans pour autant que le sujet soit tabou. Nous aidons Maëlle à développer l’estime qu’elle a d’elle-même, qui a été très entamée par ces épisodes. Nous tentons de privilégier le dialogue pour comprendre ce qui peut être à l’origine des crises, même si elle n’aime pas évoquer son malaise ou son inquiétude. Enfin, nous avons appris à faire diversion, en lui proposant une sortie ou un jeu », relatent ses parents.
Tous deux ont craint que leur fille ne soit concernée par le syndrome Gilles de la Tourette, lequel touche pourtant davantage les garçons que les filles. Ce trouble neurologique est caractérisé par de nombreux tics moteurs et verbaux, avec un pic atteint au cours de l’adolescence pour diminuer peu à peu par la suite chez la majorité des jeunes. Il semble qu’elle ne soit pas concernée, et tous trois espèrent que la situation rentrera dans l’ordre. En tout cas, ils savent désormais comment gérer…
M-FR-00007447-1.0 – Établi en octobre 2022
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