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Pas facile de concilier arthrite juvénile avec l’adolescence

Quand les enfants malades deviennent des adolescents, ils sont confrontés non seulement à une période compliquée dans leur vie, mais aussi au changement de praticiens et d’établissement. Au sein de l’hôpital Cochin, le Dr Julien Wipff œuvre à ce que cette transition se passe au mieux.

 

Quel est votre rôle à l’hôpital Cochin ?

Je suis praticien hospitalier en rhumatologie A (adulte). A ce titre, je m’occupe d’une salle d’hospitalisation traditionnelle et j’ai deux consultations par semaine. Je prends également en charge des adolescents atteints d’arthrites juvéniles idiopathiques (AJI). Il existe 7 sous-types d’arthrites juvéniles différentes dont une qui ressemble à la polyarthrite rhumatoïde de l’adulte.

Travailler auprès des adolescents, est-ce que cela suppose une spécialisation particulière ?

Non, actuellement il n’y a aucune formation dédiée à la médecine de « transition ». Je me suis formé à la pratique dans le service auprès du Dr Deslandre, spécialiste des AJI depuis plus de 30 ans. C’est donc une formation pratique, une motivation particulière et un intérêt pour ces maladies qui m’ont permis de me spécialiser.
Il existe un diplôme universitaire de rhumatologie pédiatrique (Pr Quartier – Necker) constitué uniquement de cours théoriques.

Pourquoi organiser cette transition avec les hôpitaux pour enfants ?

Entre 15 et 18 ans, les adolescents doivent quitter les hôpitaux pour enfants au sein desquels ils sont pris en charge souvent depuis le diagnostic. L’adolescence est déjà une période délicate, or le changement d’hôpital et de praticien – ajouté à la maladie – rend ce moment encore plus difficile. Lorsque ces jeunes patients arrivent, ils sont parfois très renfermés. Cette transition les aide à vivre ce moment difficile et limite le nombre de patients que l’on a tendance à « perdre de vue », ainsi que les problèmes d’organisation. Cela leur permet aussi de continuer le suivi en ayant un seul interlocuteur et référent médical.
Nous accueillons surtout des jeunes atteints d’arthrite juvénile idiopathique mais aussi de maladies auto inflammatoires et de maladies génétiques rares.


Dr Julien Wipff

Comment se passe la transition entre les hôpitaux pour enfants et l’hôpital Cochin ?

Les jeunes patients nous sont adressés par lettre par les pédiatres des hôpitaux Necker et Robert Debré, lesquels font partie du même centre de référence. Nous contactons ensuite les patients pour leur proposer un premier rendez-vous. Il s’agit souvent d’adolescents atteints de différents rhumatismes inflammatoires. La première consultation est souvent plus longue qu’une consultation habituelle, ce qui permet d’évoquer la maladie, les articulations touchées, le traitement, examiner les patients et faire un bilan complet. Ensuite, on les revoit tous les trois à six mois, en fonction de l’activité du rhumatisme.

Quels liens gardez-vous avec les hôpitaux pour enfants ?

Nous restons en contact étroit et permanent avec les pédiatres rhumatologues de Necker et Robert Debré en organisant tous les trois mois des réunions avec eux et en leur envoyant un courrier après chaque consultation avec leurs anciens patients, de façon à ce que le suivi s’opère au mieux !

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