Pourquoi laisser la douleur nous gâcher la vie ?

Soins de support
Pourquoi laisser la douleur nous gâcher la vie ?

Tandis que l’on célèbre aujourd’hui la journée mondiale de la fibromyalgie, l’association Fibromyalgie France se félicite du fait que la douleur, initialement absente du projet de loi de santé, ait finalement été prise en compte.

Des traitements très lourds. Des douleurs permanentes. Une incapacité à travailler ou à conduire. Tel est le quotidien de Karen, une jeune calaisienne atteinte de fibromyalgie. Comme elle, bon nombre de patients ont été sidérés de constater que le projet de loi de santé ne faisait pas du tout allusion à la douleur.

Pourtant, la loi sur le droit des patients du 4 mars 2002 reconnaît le soulagement de la douleur comme un droit fondamental. Un autre texte phare, le rapport d’évaluation du Plan Douleur 2006-2010 rédigé par le Haut Comité de Santé Publique, recommandait au Ministère de la Santé d’élaborer un quatrième plan douleur  » afin de donner un nouveau souffle aux actions entreprises et de s’assurer de la poursuite de l’engagement des pouvoirs publics dans ce champ ». Force est de constater que ce quatrième plan n’a jamais vu le jour. C’est la raison pour laquelle, après avoir constaté que le projet de loi de santé ne faisait aucune référence à la douleur, des associations de malades et des médecins qui se sont mobilisés pour faire évoluer la donne. Et avec succès !

Fibromyalgie France s’est beaucoup impliquée pour que la douleur soit reconnue. Fibromyalgique depuis l’adolescence, Carole Robert, à la tête de cette association depuis sa création 2001, a toujours eu envie d’agir pour lutter contre cette pathologie peu connue. Dans un article publié l’an dernier sur Voix des Patients, elle raconte son combat.

Avec les représentants d’autres associations, notamment l’AFVD (Association Française pour vaincre les douleurs) et la SFETD (Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur), elle a été auditionnée le 17 février dernier par la Députée Bernadette Laclais, rapporteure du Titre II sur le Parcours de soins. L’occasion pour ces dirigeants d’associations d’exprimer vivement leurs inquiétudes, leurs réserves et leurs attentes concernant les difficultés de diagnostic et de prise en charge précoces, mais aussi la réalité de l’impact de la douleur chronique sur l’autonomie et la qualité de vie des patients.

Il apparaît que quelle que soit son origine et quel que soit l’âge des patients, le diagnostic et la prise en charge précoces de la douleur seraient non seulement la garantie d’une santé améliorée mais permettrait la préservation de la qualité de vie et d’autonomie. L’intérêt de considérer la douleur à sa juste proportion est aussi de limiter la consommation de soins et les arrêts de travail qui pèsent lourdement sur le système de santé. Encore faut-il que tout cela soit inscrit dans le cadre d’un parcours de soins.
Il est donc stipulé que la politique de santé comprend la prévention collective et individuelle des maladies et de la douleur, des traumatismes, des pertes d’autonomie, notamment par la définition d’un parcours éducatif de santé de l’enfant, par l’éducation pour la santé tout au long de la vie et par le développement de la pratique régulière d’activités physiques et sportives à tous les âges. Un autre article a par ailleurs été inséré afin que des soins puissent être administrés et mieux coordonnés afin de soulager la douleur. Cette loi de santé a été votée le 14 avril en première lecture. Reste désormais à attendre l’adoption de ce texte par le Parlement !

 

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