De nouveaux outils vont permettre de prédire les crises. En suivant l’activité électrique du cerveau ou du muscle du bras à l’aide d’un capteur, les épileptiques peuvent désormais être alertés en cas de crise imminente.
En France, 20 000 personnes souffrent d’une forme sévère de cette maladie. On parle d’épilepsie réfractaire car elle résiste aux traitements médicamenteux et ne peut être opérée car trop diffuse dans le cerveau ou au contraire localisée dans une zone cruciale pour la motricité ou le langage. Les crises sont donc imprévisibles et potentiellement très dangereuses si elles surviennent lorsque la personne est seule, en train de nager ou de conduire par exemple.
Une société américaine a présenté au congrès mondial annuel des épileptologues (les neurologues spécialistes de cette pathologie) un système d’alerte. Baptisé Brain Sentinel, il pourrait changer la vie de ces malades. Un capteur placé sur le biceps au moyen d’un brassard détecte en effet dans l’activité électrique du muscle les signes précurseurs des crises dites tonico-cloniques. L’appareil émet alors un signal d’alarme sonore qui alerte la personne et ceux qui l’entourent.
Ce système a été testé sur 33 malades âgés de 14 à 64 ans qui l’ont porté pendant en moyenne 42h chacun. Dès les 30 premières secondes de mouvement du bras, des crises généralisées subies par ces patients ont été détectées.
Une stimulation électrique au début de la crise permettra, en plus de donner l’alarme, d’envoyer une stimulation électrique au nerf vague ou au cerveau, afin de réduire à la fois l’intensité et la durée de la crise.
En France, une stimulation cérébrale profonde est à l’étude pour implanter des électrodes dans des structures situées en profondeur dans le cerveau. Pour les épileptiques, il s’agira du thalamus, pour pouvoir éviter la survenue des crises en diffusant un courant électrique de faible intensité. Une étude regroupant plusieurs CHU de France doit débuter en janvier 2014.