Rire pour chasser le stress et la morosité

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Rire pour chasser le stress et la morosité

Une chose est sûre : la période Covid que nous traversons n’est pas synonyme d’amusement. Pourtant, paradoxalement, le fait de rire aide à prendre un peu de distance et à surmonter à la fois les épreuves (maladie, isolement, précarité…) et les difficultés liées aux restrictions.

 « L’humour et la dérision sont ma ligne de conduite. C’est une façon de se moquer du cancer, de prendre le dessus, de lui faire un pied de nez », racontait déjà Séverine dans nos colonnes. Elle avait même créé un blog baptisé « mon nibard vs Crabevador ».

Le second degré, une façon de dédramatiser

Si comme le dit l’adage, mieux vaut en rire qu’en pleurer, force est de constater que nous n’avons pas toutes et tous cette faculté à prendre de la distance. Jessica en témoigne. Auteur de la page SerialMother sur Facebook, elle a récemment posté une photo de Blanche Neige avec quelques kilos en trop pour mettre en avant les ravages de la période sinistre que nous vivons sur son propre corps.

« J’ai été stupéfaite du manque de second degré de nombreux followers. A mes yeux, il est important de savoir rire de tout. C’est une façon de dédramatiser. En ce qui me concerne, je préfère laisser le rire se glisser dans mes veines plutôt que le mauvais sang »,

explique-t-elle. Si certains commentaires glanés sur le web et les réseaux sociaux peuvent nous détendre, rien n’empêche de regarder derrière son écran les spectacles de ses humoristes préférés. Pas aussi bien que dans une vraie salle de spectacle, mais efficace quand même pour actionner les zygomatiques.

Ateliers de yoga du rire virtuels

Ces dernières années, des ateliers de yogas du rire ont vu le jour. Détente, lâcher prise et bouffée d’optimisme sont les principaux objectifs visés. « Avec le confinement, le couvre feu et la crainte d’être touchée par le virus, j’ai développé une forte anxiété. Le yoga du rire m’a aidé à faire face, même si cela n’a rien à voir avec les séances en présentiel », explique Mathilde. « Le rire est beaucoup plus communicatif en vrai que par écran interposé, mais il faut s’adapter. Et cela reste un moment intense de joie collective. Pour ma part, quand je ris, je perçois vraiment un changement biologique qui améliore mon état », précise-t-elle. Dans un précédent article, nous avions expliqué à quel point ce réflexe, en apparence si banal, provoque une respiration saccadée qui active le diaphragme, entraînant ainsi un massage de l’estomac, de l’intestin et des côtes. Une occasion de stimuler sa circulation sanguine et d’oxygéner le cœur tout en favorisant les capacités respiratoires.

Un parfait exercice de sophrologie

Marion Vasseur, sophrologue dans le 14ème arrondissement de Paris confirme que lorsqu’on souffle, on sent se propager dans nos corps une onde de légèreté joyeuse qui éloigne pacifiquement du stress. « En sophrologie, on cherche à ventiler la respiration pour atteindre un bien-être physique et mental. Le rire accentue la respiration et les contractions musculaires, tout en amenant de l’oxygène dans le corps. Le ventre se vide, ce qui détend le mental alors que quand on est stressé, on est plutôt en apnée », précise-t-elle. Le cerveau ne fait pas la distinction entre rire forcé et spontané :

 « on commence parfois par un rire mécanique puis on se laisse embarquer en étant moins dans le contrôle ».

Reste que pour rire, il faut déjà en avoir envie et être dans le bon état d’esprit. C’est la raison pour laquelle, en sophrologie, on travaille beaucoup sur le lâcher prise et le recul. « Par exemple, l’exercice du polichinelle consiste à faire de petits sauts sur place avec les yeux fermés. Les bras se balancent comme une poupée de chiffon. Cela peut prêter à rire. C’est important de se mettre dans la position d’un enfant, car il a beaucoup moins de barrières quant à ce que les autres pensent de lui », observe Marion Vasseur. La dimension psychologique joue à plein régime pour placer la personne dans un cercle vertueux plutôt que dans un cercle vicieux. « Il ne s’agit pas de guérir mais de soulager, car il y a un lien important entre le corps et l’esprit. On parle de somatisation. Rire peut ainsi aider le corps à mieux se défendre !»

 

M-FR-00004402-1.0 – Etabli en juin 2021