S’assurer et emprunter après un cancer : la situation s’améliore

S’assurer et emprunter après un cancer : la situation s’améliore

La situation financière des personnes en rémission d’un cancer n’est pas toujours évidente. Au manque à gagner accumulé au fil de la maladie, s’ajoute souvent des difficultés au moment d’emprunter.

Trois millions de personnes de plus de 15 ans en vie et ayant eu un cancer sont potentiellement concernées. Les établissements bancaires demandent systématiquement des garanties sur l’état de santé des acquéreurs. Pour évaluer la façon dont sont véritablement traitées leurs demandes, une étude est en cours. Elle est menée dans le cadre du troisième Plan cancer (2014-2019), avec les parties prenantes de la convention AERAS.

Acronyme de « s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé » , cette convention a été signée en 2006 entre les pouvoirs publics, les professionnels du secteur, les associations de consommateurs et les représentants des personnes malades et handicapées. Le « droit à l’oubli » est l’un des éléments phares de ce troisième plan cancer. En d’autres termes, un demandeur d’assurance ayant eu un antécédent de cancer n’aura plus à le déclarer.

D’indéniables progrès

Certes, la proportion des demandes d’assurance de prêts présentant un risque aggravé de santé a augmenté, passant de 10% en 2007 à 14% en 2013. Certes, 97% des demandes présentant un risque aggravé de santé ont reçu une proposition d’assurance couvrant au moins le risque de décès. Certes, ces garanties décès ont été proposées sans surprise dans 70% des cas (contre 49% en 2007). Quant aux demandes de garantie PTIA (perte totale et irréversible d’autonomie), elles ont été couvertes dans 95% des cas.

Directeur du service santé info au CISS (Collectif interassociatif sur la santé), Stéphane Gobel estime que cette convention AERAS a certes permis d’améliorer la donne, mais qu’elle n’est pas pour autant une garantie d’accès à l’assurance. En effet, beaucoup de personnes se heurtent encore à des refus. Il déplore l’absence de la notion de « guérison » au profit de celle du risque, ou encore des réponses souvent très différentes en fonction du médecin conseil. D’indéniables progrès ont été réalisés, et le troisième plan cancer vise à aller plus loin encore.

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