Tout savoir sur le mélanome en 10 questions

Tout savoir sur le mélanome en 10 questions

Quelques jours après la journée de sensibilisation au cancer de la peau, Voix des Patients s’intéresse au mélanome, une tumeur maligne du système pigmentaire de la peau.

Quel est l’aspect d’un mélanome ?

Il apparaît sous la forme d’une tache pigmentée, et peut aussi se développer par dégénérescence d’un grain de beauté préexistant. Il se présente le plus souvent sous la forme d’une tache foncée ou noire qui peut être plate, bombée ou avoir une surface irrégulière.

A quel endroit apparaît-il ?

Il peut apparaitre à n’importe quel endroit du corps, parfois même sur les zones génitales, sous les ongles et plus rarement sur les muqueuses.

Y-a-t il plus de cas de mélanomes ?

Oui. L’incidence du mélanome ne cesse d’augmenter depuis quelques années. C’est d’ailleurs le cancer dont le nombre de nouveaux cas par an augmente le plus. Le mélanome cutané touche chaque année environ 11 000 nouvelles personnes en France.

Qui est le plus touché ?

On estime que femmes et hommes sont touchés à peu près de la même façon (51% versus 49%). L’âge moyen au moment du diagnostic est de 61 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. En fonction du phénotype, certaines personnes présentent plus de risques que d’autres de développer un jour un mélanome. Sans surprises, les peaux claires qui attrapent facilement des coups de soleil, qui ont beaucoup de mal à bronzer présentent davantage de risques. De même, les personnes qui ont plus de 50 grains de beauté, qui ont eu des antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau, ainsi que celles ayant reçu des coups de soleil pendant l’enfance et la jeunesse doivent être particulièrement vigilantes.

Quels sont les autres facteurs de risque ?

Le mélanome survient dans 80 % des cas sur une peau saine. C’est l’exposition solaire excessive qui est responsable de la majorité des cancers de la peau.

Existe-t-il différents types de mélanomes ?

Oui. Le plus fréquent est le mélanome superficiel extensif (70 à 80 % des cas), lié aux coups de soleil ayant eu lieu dans le passé. A savoir, s’il peut être localisé uniquement sur la peau, il peut aussi envahir les ganglions à proximité et même un organe à distance (au niveau des poumons, du foie, de la peau ou du cerveau par exemple).

Comment est établi le diagnostic ?

Un autodiagnostic est recommandé chez les patients avec facteurs de risque. S’ils détectent une tache pigmentaire suspecte, autrement dit, dont la forme est irrégulière, asymétrique, dont les bords ne sont pas correctement délimités et dont la couleur n’est pas uniforme, il est urgent de se rendre chez un dermatologue. Ce dernier procède à un examen de l’ensemble de la peau, puis de la lésion grâce à un dermatoscope. Si la suspicion se confirme, cette lésion est retirée sous anesthésie locale, puis examinée au microscope. C’est l’examen anatomopathologique qui permet de poser le diagnostic. En cas de mélanome avéré, on détermine alors ses caractéristiques, à savoir son type, son épaisseur et la profondeur de pénétration dans les tissus. Ensuite, d’autres examens permettent de préciser une éventuelle extension de la tumeur à d’autres organes. Sont alors prescrits dans cet objectif une échographie de la région pour détecter des ganglions atteints, une échographie de l’abdomen, une radiographie des poumons, un scanner, une IRM ou une scintigraphie osseuse.

Quid de la prise en charge thérapeutique du mélanome ?

Le choix et l’ordre des traitements sont adaptés à chaque cas et dépendent du type de cancer et de son étendue au moment du diagnostic. Lorsque le mélanome est à un stade précoce, le traitement repose avant tout sur la chirurgie qui vise à enlever la tumeur et qui a pour objectif de guérir du cancer. Si au cours de la première exérèse, le diagnostic de mélanome a été établi, une deuxième exérèse est pratiquée afin d’enlever une marge de sécurité autour de la lésion retirée. L’objectif : réduire le risque de récidive. En revanche, lorsque le mélanome est à un stade avancé, le chirurgien peut décider de retirer des ganglions ou d’éventuelles métastases.

Une immunothérapie peut elle être proposée ?

Oui. L’intérêt est de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses et de restaurer une immunité anti-tumorale. La chimiothérapie et la radiothérapie sont plus rarement utilisées. Enfin, de nouvelles molécules, appelées thérapies ciblées, ciblent spécifiquement des tumeurs exprimant une mutation particulière à l’origine du processus tumoral.

Quel suivi médical après un mélanome ?

Le rythme et les modalités du suivi dépendent du stade auquel le mélanome a été découvert ainsi que des traitements choisis. Les cinq premières années, il faut prévoir au minimum un examen clinique tous les trois à six mois, ainsi que certains examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM…) en fonction des cas. Par la suite, cet examen clinique deviendra annuel et devra être poursuivi à vie. Les personnes atteintes d’un mélanome devront se protéger du soleil en permanence, et à veiller à ne pas déceler d’éventuelles nouvelles lésions.