Un statut pour les usagers de la santé

Système de santé
Un statut pour les usagers de la santé

Un rapport rendu au ministère de la santé recommande l’instauration d’un « statut » pour les représentants des usagers de la santé.

D’après un rapport remis le 14 février dernier au ministère de la santé, la démocratie sanitaire a besoin d’un nouveau souffle. Ce dernier suggère la création d’un « statut » pour les représentants des usagers de la santé. Ce « statut » donnerait lieu à une formation et une indemnisation financière permettant aux représentants d’agir de manière pérenne.

L’auteur de ce rapport n’est autre que Claire Compagnon, personnalité reconnue du domaine de la santé. Elle est à l’origine de l’organisation des premiers Etats généraux des malades du cancer en France en 1998. Par le biais de ce rapport, Claire Compagnon, propose des solutions innovantes afin de « garantir et inscrire durablement une représentation citoyenne dans notre système de santé ». Dans les années 1990, un important mouvement a vu le jour pour faire entendre davantage la voix des patients avec l’aide des associations de lutte contre le sida. De nos jours, les représentants des usagers ont la possibilité de siéger dans de multiples instances au sein des hôpitaux et des agences sanitaires. Les ministres de la santé de ces quinze dernières années souhaitent le renforcement de la participation de ces représentants.

Pourtant, la démocratie sanitaire a du mal à trouver ses marques. Le manque de moyens explique tout. Selon les estimations de ce récent rapport, les représentants des usagers doivent assister à 240 000 réunions tous les ans. Certaines fonctions requièrent un engagement total avec de nombreuses réunions hebdomadaires. De ce fait, le recrutement de nouveaux bénévoles ou l’engagement de personnes occupant une activité professionnelle n’est pas aisé. D’après Christian Saout, administrateur du Collectif inter-associatif sur la santé (Ciss), les retraités sont les personnes les plus disponibles. Ils représentent moyennement les usagers de la santé, d’âges et d’horizons très variés. Selon Claire Compagnon, ce « statut » incluant une compensation financière développerait l’engagement de ces représentants. La Haute Autorité de santé (HAS), dans ses groupes de travail, indemnise autant les usagers que les médecins ou scientifiques. Qui plus est, Claire Compagnon est favorable à la fondation d’un Mouvement des usagers et des associations en santé. Ainsi, elle serait le messager reconnu des pouvoirs publics. Au total, il faudrait débourser 16,5 millions d’euros par an.