Remonter les effets indésirables des médicaments, c’est très important. Pourquoi ? Et comment s’y prendre ?
Stanislas n’a déclaré qu’une seule fois les effets indésirables d’un médicament. C’était il y a deux ans, suite à la prise d’antibiotiques.
J’ai eu des boutons rouges qui sont apparus. Ils ont disparu au bout de deux jours, mais j’ai tout de même signalé l’information, et ce alors même que cet aléa semblait déjà connu à en croire la notice », déclare-t-il.
Améliorer la conception des médicaments
Selon lui, le fait de mentionner son propre cas pourrait permettre d’améliorer la conception des médicaments. Et il a parfaitement raison : lorsqu’on constate une réaction inhabituelle, il est plus que pertinent d’en parler à un professionnel de santé et de le notifier sur le site internet des autorités. Comme le rappelle cette vidéo, que l’on soit patient, aidant, médecin, infirmier(e)… nous détenons tous de précieuses informations sur l’utilisation des médicaments. En les partageant, nous contribuons à améliorer la sécurité des patients. Autrement dit, signaler un effet indésirable devient l’affaire de toutes et tous. Et même si les divers maux de têtes, insomnies, allergies, diarrhées, amaigrissements, perte d’appétit, démangeaisons, vertiges… sont déjà mentionnés dans la notice, pensez à vous connecter sur le site dédié à ce type de signalement. Et laissez-vous guider ! Vous pouvez aussi contacter les laboratoires et poser des questions à leurs experts, souvent disponibles 24h/24h et 7 jours/7. Les effets indésirables sont ensuite notifiés aux autorités de santé, et les données recueillies sont revues en continue pour analyser les signaux forts qui donneront lieu à des mesures concrètes, qu’il s’agisse d’actions vers des professionnels de santé ou de la création de matériels éducationnels…. L’objectif est de mieux comprendre les patients, afin de mieux les accompagner dans leur prise en charge thérapeutique.
La pharmacovigilance est l’affaire de tous
Le terme de « pharmacovigilance » désigne la surveillance, l’évaluation, la prévention et la gestion des risques d’effets indésirables qui résultent de l’utilisation des produits pharmaceutiques. C’est notre responsabilité à toutes et à tous de signaler les effets non souhaités ou nocifs, dont nous avons connaissance. L’objectif est de permettre aux laboratoires de mieux connaître la tolérance à leurs produits afin de les faire évoluer. Mélanie, touchée par une SEP, a essayé différents traitements : « cela m’a rassuré de voir que je n’étais pas seule à ressentir certains effets. Je sais néanmoins que c’est la seule solution pour prévenir des poussées ». Elle aussi, a fait remonter à la fois au laboratoire et aux autorités les désagréments ressentis :
J’espère que cela permettra d’améliorer la formulation pour que l’efficacité soit préservée avec des effets secondaires atténués ».
Une nouvelle plateforme d’information en accès libre
Depuis avril dernier, une autre plateforme d’information en accès libre a vu le jour : data.ansm. Elle permet de consulter des données chiffrées sur l’historique des déclarations d’effets indésirables de médicaments, d’erreurs médicamenteuses et de ruptures de stocks de médicaments. Ouverte à tous, aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels de santé en passant par les industriels, elle a vocation à améliorer l’ouverture et la transparence des données de santé.
M-FR-00012157-1.0 – Établi en août 2024