Vivre avec le diabète devient de plus en plus facile

Diabète
Vivre avec le diabète devient de plus en plus facile

Alfred PENFORNIS (cf photo) est Professeur de Diabétologie et exerce au Centre Hospitalier Sud Francilien. Pour Voix des Patients, il revient sur l’évolution des traitements et les attentes des patients.

Quels sont les principaux facteurs qui exposent au diabète de type 2 ?

Ce sont principalement la surcharge pondérale et l’obésité qui génèrent le diabète. On observe que la courbe du diabète suit de très près celle de l’obésité. La sédentarité est largement en cause, de même que la consommation d’aliments plus denses sur le plan énergétique. On suspecte aussi d’autres facteurs environnementaux, tels que certains pesticides… Et, bien sûr, il y a des déterminants génétiques importants.

Les critères de diagnostic du diabète ont-ils évolué ?

On est considéré comme ayant un diabète quand le seuil de glycémie à jeun est supérieur ou égal à 126 mg /dL. Pour le diabète gestationnel (DG), les seuils ont également été abaissés récemment. Ils sont désormais fixés à 92 mg/dL à jeun, 180 à 1h d’une charge de 75 g en glucose et 153 à 2h, si bien que la population des femmes diagnostiquées comme ayant un DG a doublé.

Comment évoluent les traitements pour le diabète de type 1 ?

Les évolutions technologiques récentes sont considérables avec la possibilité de mesurer le glucose en continu (MCG). Malheureusement, pour le moment, ces dispositifs ne sont pas remboursés. Ces systèmes de MCG peuvent être couplés aux traitements traditionnels par des pompes à insuline qui peuvent, pour certains modèles et dans certaines situations, réguler automatiquement l’infusion d’insuline en fonction de l’évolution de la glycémie. Ils peuvent ainsi permettre d’interrompre la diffusion d’insuline, dès lors que le système détecte une baisse du taux de glucose, dans le but d’éviter les hypoglycémies.

Et pour le diabète de type 2 ?

En ce qui concerne le diabète de type 2, depuis une quinzaine d’années, de nouvelles molécules voient régulièrement le jour. Elles accroissent considérablement les possibilités thérapeutiques. De nouveaux traitements injectables se développent, mais il ne s’agit pas d’insuline. Ils agissent de manière innovante, en stimulant la sécrétion d’insuline et en inhibant la sécrétion de glucagon. Autre avantage : ils n’entraînent pas de prise de poids, voire ils en font perdre, et n’augmentent pas le risque d’hypoglycémie, contrairement à d’autres familles d’anti-diabétiques.

Quels conseils avez-vous envie de donner aux patients ?

Ceux qui ne savent pas qu’ils sont diabétiques et qui présentent des facteurs de risque, ne serait-ce que parce qu’ils ont un membre proche de leur famille concerné par exemple, doivent impérativement se faire dépister. D’autant qu’une simple prise de sang suffit. Plus le diagnostic est réalisé tôt, plus le diabète peut être stabilisé, à défaut d’être guéri. Pour les patients qui se savent diabétiques, bénéficier d’informations et d’explications concernant cette maladie et les différentes manières de la gérer, leur  permettra de s’impliquer totalement dans les décisions concernant les différents traitements, en collaboration avec les professionnels de santé qu’ils côtoient.

Néanmoins, peuvent-ils vivre normalement ?

Tout dépend ce qu’on entend par là. Avoir un diabète implique un certain nombre de contraintes quotidiennes, plus ou moins bien acceptées selon les personnes. Mais avoir un diabète n’empêche pas, dans la grande majorité des cas d’avoir la vie familiale, sentimentale, professionnelle… que l’on souhaite, et, ce, d’autant plus que la maladie est bien contrôlée.

Comment évoluent les besoins des patients ?

Ils sont de mieux de mieux informés. J’observe qu’ils sont de plus en plus désireux de participer plus activement aux décisions concernant leur santé. De plus, leurs droits sont régulièrement renforcés, ce qui est une très bonne chose.