Le yoga est-il adapté pour les malades chroniques ?

Soins de support
Le yoga est-il adapté pour les malades chroniques ?

Le désir de pratiquer un sport n’est pas toujours compatible avec l’état de santé des patients. A condition qu’ils soient bien encadrés, le yoga peut néanmoins leur apporter des solutions.

« Nombreuses sont les personnes atteintes de diabète, de tension artérielle, de dépression ou de thyroïde qui pratiquent le yoga », explique Céline Dumas, qui enseigne cette discipline. Il existe différents niveaux de difficulté, adaptés à la situation de chacun. Parce que ce sport est une méditation en mouvement, et implique donc un travail sur la respiration, il incite au calme et permet aux individus de se recentrer tout en trouvant un équilibre. « Le fait de se concentrer sur un mouvement et sur la respiration me permet d’échapper aux pensées noires et me redonne confiance », témoigne Aurélie, qui souffre de troubles psychologiques depuis plusieurs mois. Et d’ajouter : « notre professeur donne souvent l’image d’un verre rempli de vase. Dans l’agitation, l’eau est trouble. Mais pendant cette activité, c’est comme si la vase tombait au fond du récipient et que l’eau, à l’image du moral, devenait plus limpide ».

De son côté, Delphine, en rémission d’un cancer du sein, explique que le stress est un facteur de rechute et qu’elle y est très sujette. « Je viens chercher dans le yoga un moyen d’échapper à ce stress, de mieux dormir et de retrouver enfin confiance », confie-t-elle.
La majorité des sports sont assez violents, mais les mouvements doux du yoga permettent, dans une certaine mesure, de masser les organes internes. « Pour les diabétiques, c’est très bénéfique, car les mouvements permettent au pancréas de produire plus d’insuline. Le ratio de sucre dans le sang peut être diminué », souligne Céline Dumas. Cela n’exclut évidemment pas de marcher quotidiennement.

Le yoga est aussi recommandé aux personnes souffrant d’hypertension ou de maladies cardiaques, à condition bien sûr de ne pas forcer. L’intérêt de cette activité, c’est précisément qu’elle ne donne lieu à aucun essoufflement, puisque la respiration suffit à prendre l’air nécessaire à la posture. Il existe plusieurs types de yoga, mais celui que l’on appelle « Hatha-yoga » contribue à diminuer le rythme respiratoire tout en augmentant l’amplitude respiratoire. Le rythme cardiaque, lui, se stabilise. Quant aux sécrétions d’adrénaline, elles diminuent au fur et à mesure que l’on pratique. Les patients asthmatiques peuvent augmenter leur capacité respiratoire grâce à des exercices ciblés. Quant aux autres maladies chroniques (sclérose en plaques…), on trouve de plus en plus de témoignages de patients, attestant des bienfaits du yoga sur leur bien être.

Naguère un peu sceptiques, de plus en plus de médecins dirigent leurs patients vers ces nouvelles voix thérapeutiques.

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