« Après le cancer, un retour à la vie normale est possible » Nicolas Jossier, navigateur

« Après le cancer, un retour à la vie normale est possible » Nicolas Jossier, navigateur

Véritable « homme de la Mer », Nicolas Jossier participe à de nombreuses courses à l’image de La Solitaire du Figaro. Une façon atypique mais très symbolique de témoigner de sa lutte contre la maladie.

Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un lymphome, Nicolas Jossier doit mettre de côté sa passion : la navigation en mer. Aujourd’hui, il retrouve son terrain de prédilection après son combat contre la maladie. Une véritable renaissance pour cet homme de 40 ans. C’est en avril 2015 que sa vie a basculé :

« j’étais engagé sur un projet de course avec des Anglais. Je revenais d’un suivi de chantier, un vendredi. J’ai eu des douleurs dorsales, musculaires que j’ai trouvées anormales. Comme elles persistaient, le lundi, j’ai vu mon médecin traitant. A 22 heures, j’étais aux urgences pour un scanner. A 7 heures le lendemain matin, le radiologue est venu me voir dans ma chambre ».

C’est ainsi que le skipper relate et le début des ennuis. Il s’est enquis de savoir comment les traitements se présentaient et surtout quelles seraient ses chances de guérir. Plutôt encouragé par les réponses obtenues, il a pris son mal en patience et commencé sa lutte contre le cancer.

« Je sais que nous n’avons pas le même rapport à ce genre de maladie. Une fois passé le choc de l’annonce, j’ai plutôt pris cela comme un nouveau combat avec tout ce qu’il y a de positif. Le mois suivant, en mai 2015, j’ai eu ma première chimiothérapie avec tout ce que cela implique, notamment au niveau professionnel ».

Le navigateur a dû mettre son activité entre parenthèses :

« j’étais en arrêt maladie, incapable de travailler. J’ai eu un traitement en 6 séances de chimiothérapie jusqu’à mi septembre 2015. Avec les contraintes des chimiothérapies toutes les trois semaines et parce que je devais rester dans un environnement sain à cause des pertes de défenses immunitaires, je n’ai pas travaillé pendant six mois ».

La première bonne nouvelle apparaît à mi-parcours avec les résultats très positifs de son scanner.

« J’ai eu un bilan intermédiaire après la troisième séance de chimiothérapie, au bout d’un mois et demi. Après le bilan intermédiaire, on commence à voir le bout du tunnel quand on vous dit que tout se passe bien et que le corps répond
bien
».

 

La victoire apparaît quelques mois plus tard. Pour lui, c’est le début de la renaissance :

« j’ai eu un scanner à la fin de ma dernière chimiothérapie qui a révélé qu’il n’y avait plus de cellules cancéreuses ».

Etre un sportif de haut niveau a sans doute aidé Nicolas Jossier dans son combat contre son cancer, mais également pour la suite, car la reprise d’une activité professionnelle ne se fait pas sans mal.

« ce qui m’a le plus marqué durant ma maladie, c’est le retour à l’activité. C’est un défi personnel car les traitements sont épuisants »

Aujourd’hui, il sensibilise les autres à la maladie et par la même, redonne de l’espoir: « il y a une reprise de la vie normale. Elle est possible ». D’ailleurs, le skipper reprend ses régates en mer. Prochaine course, la Normandy Channel Race, une Course en double qui va mener les bateaux Class 40 de Caen en Mer d’Irlande :

« je vais faire une première course en septembre, il y aura une trentaine de bateaux, et j’aurai un co-skipper. Ce que je fais, je le fais pour que les gens qui sont face à la maladie gardent espoir et voient que malgré la maladie, on peut repartir. En leur expliquant mon histoire, je montre qu’on peut revenir, reprendre son activité ».

Cette course sera l’occasion de véhiculer des messages d’espoir. De plus, la voile du bateau porte les couleurs de l’association France Lymphome Espoir qui fête ses 10 ans d’existence et qui soutient les malades, leurs proches, informe sur la maladie et encourage la recherche.

Continuer, relever de nouveaux défis, s’investir dans de nouveaux projets … autant de projets salvateurs. Alors, à quand la Route du Rhum ?