« J’ai deux cancers à cause du tabac »

Cancers
« J’ai deux cancers à cause du tabac »

Christophe a 60 ans quand il découvre qu’il souffre d’un cancer de la vessie et d’un cancer du poumon. On lui découvre les deux pathologies quasiment simultanément. En traitement, il tente de se changer les idées et d’adopter de bonnes résolutions…

« J’ai toujours beaucoup fumé, alors quand on m’a annoncé un cancer du poumon, j’étais dévasté, mais finalement pas si surpris. En revanche, pour le cancer de la vessie, j’ai été accablé », raconte-t-il. Il découvre rapidement qu’il s’agit d’un dégât collatéral du tabac, car la nicotine s’élimine par les urines : Mon oncologue m’a informé qu’une grande partie des cancers de la vessie surviennent chez de très grands fumeurs. Or j’ai commencé la cigarette à l’âge de 17 ans. »

Essoufflement et difficultés respiratoires

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Christophe aimerait pouvoir « rembobiner » le fil du temps : « Je regrette tellement d’avoir commencé. Aujourd’hui, j’ai 2 cancers à cause du tabac. Je ne parle même pas de l’aspect esthétique de mes dents, mais pour la vie sociale et même professionnelle, ce n’est pas idéal. En effet, pendant un repas, je pouvais sortir fumer dehors au moins 4 fois tant j’étais en manque. Puis l’annonce de ces deux cancers, ce fut un réel coup de massue. » Au choc psychologique, s’est ajouté le choc physique. La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) dont il est également atteint génère une toux considérable, et des difficultés à respirer : « Le simple fait de monter un escalier me coûte énormément d’efforts. A chaque étage, je suis contraint de m’arrêter. Chez moi, il n’y a pas d’ascenseur, et j’habite au troisième. Autant dire que ça me prend environ dix minutes. » Le moindre effort entraîne chez lui un essoufflement épouvantable et quand il marche, il doit s’arrêter régulièrement.

Des polypes cancéreux au niveau de la vessie

Pour la vessie, les conséquences sont presque pires. Le cancer s’est traduit par une hématurie, c’est-à-dire des saignements dans les urines qui l’ont amené à faire une cystoscopie, un examen qui consiste à explorer la paroi de l’urètre et de la vessie. « Chez l’homme, c’est plus compliqué que chez la femme, car l’urètre (le conduit qui va de la vessie jusqu’à la sortie) est plus long. Chez la femme, il mesure 2 cm et chez l’homme 18 », précise-t-il.
Parce qu’on a procédé à des biopsies, l’anatomopathologiste a pu faire le diagnostic de cancer et on lui a enlevé quelques polypes. « Il a fallu m’endormir, et j’ai subi des lavages de vessie qui m’ont contraint à avoir une sonde dans laquelle on envoyait en permanence de l’eau par un tuyau pour injecter un sérum », précise-t-il. A ce moment de ma vie, j’étais pessimiste, triste et très affaibli. Je craignais que ce ne soit la fin, d’autant qu’on m’a diagnostiqué une métastase cérébrale qui ne m’empêchait pas de penser ou de converser, mais qui me ralentissait beaucoup », déclare-t-il.

L’espoir fait vivre

Christophe garde espoir, mais continue de fumer malgré tout. « Quand on se sait condamné, on n’agit pas de façon raisonnable ! Mais ma compagne et mes enfants m’ont mis une telle pression, que j’ai tenté de réduire. Aujourd’hui, je suis en bonne voie. Je ne fume plus un paquet par jour comme par le passé. Impossible en revanche de tout arrêter du jour au lendemain », indique-t-il. Christophe a enchaîné les chimiothérapies et radiothérapies, tentant de se changer les idées entre deux hospitalisations. Pour mes proches, je me force à croire que je peux m’en sortir. Je mange de bon appétit, je sors un peu me divertir et je veux continuer à me faire plaisir. Même si ce n’est plus avec la nicotine », explique-t-il.
Avec un de ses amis de longue date, il prend plaisir à revenir sur sa jeunesse et ses exploits sportifs. Même si, hélas, ces derniers sont désormais un peu lointains. Il n’en demeure pas moins qu’il a retrouvé le sourire, et s’accroche à la vie !

M-FR-00009996-1.0 – Établi en novembre 2023