Attention à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : les femmes en ligne de mire

Attention à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : les femmes en ligne de mire

Troisième cause de mortalité en Europe, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche de plus en plus de femmes.

Encore trop méconnue, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une forme grave de bronchite évolutive dont la première cause est le tabagisme. Elle affecte le souffle et peut provoquer des dommages irréversibles aux poumons. 3,5 millions de personnes en France en sont atteintes, dont la moitié sont des femmes. Chez ces dernières, sa fréquence augmente et l’affection est souvent plus précoce et plus sévère. Une évolution étroitement associée à l’augmentation du tabagisme féminin et en particulier chez les jeunes. Une femme sur quatre était fumeuse en 2005 contre une sur trois en 2014. “Nous nous dirigeons vers une catastrophe sanitaire car les femmes n’ont jamais autant fumé », alerte le Dr Chantal Raherison, pneumologue à Bordeaux, présidente du groupe Femmes et poumon à la Société de pneumologie de langue française.

Prendre son souffle

La BPCO se manifeste le plus souvent par une toux et des crachats, mais il est possible de développer la maladie sans qu’apparaissent aujourd’hui ces symptômes. Cette forme silencieuse concerne particulièrement les femmes. Elles sont fatiguées et essoufflées, et ce pour des efforts minimes. Des signes à prendre au sérieux et qui doivent inciter à consulter. Si les femmes se révèlent plus vulnérables que les hommes face à cette maladie, cela tient en partie au rôle joué par les hormones sexuelles. Mais aussi sans doute car, du fait de la plus petite taille des bronches féminines, l’exposition de la muqueuse bronchique est augmentée. Les spécialistes évoquent aussi l’hypothèse d’une hyper-réactivité du tissu bronchique aux agents de combustion du tabac.
La BPCO doit être dépistée le plus précocement possible. Car les lésions broncho-pulmonaires provoquées sont irréversibles et aucun traitement ne peut les faire disparaître. Pour réaliser un diagnostic précoce de l’obstruction des bronches, le seul moyen actuellement à disposition est la mesure du souffle par l’exploration fonctionnelle respiratoire, c’est à dire la spirométrie. « Si vous vous sentez essoufflé, si vous toussez, si vous crachez le matin en vous levant et avez plus de 40 ans, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant et lui demander qu’il procède ou fasse procéder à une mesure du souffle », préconise l’association BPCO.

 

L’impact du tabagisme

Le tabagisme est à l’origine de 90 % des cas de BPCO. Le tabac entraîne la production d’une quantité excessive d’une substance visqueuse, le mucus, dans les bronchioles, ce qui favorise les infections bronchiques. Ces infections augmentent à leur tour à nouveau la production de mucus et maintiennent l’inflammation des bronches et des bronchioles.