Aujourd’hui l’espérance de vie d’une personne séropositive est la même que celle de toute autre personne

L’amélioration des traitements et la généralisation de leur prescription permettent aujourd’hui une qualité et une espérance de vie inégalées aux personnes vivant avec le VIH. Retour sur ces progrès avec le Dr Marie-Gisèle Lebrette du service des Maladies infectieuses de l’hôpital Tenon de Paris.

Comment ont évolué les traitements contre le sida ?

Depuis 1996, la trithérapie a véritablement révolutionné la vie des personnes vivant avec le VIH. En associant plusieurs traitements, il est possible de réduire efficacement la charge virale, c’est à dire la quantité de virus dans l’organisme. Et ainsi de restaurer des défenses immunitaires. C’est le principe de la trithérapie, avec trois médicaments différents, ou plus avec la multithérapie. Ces traitements, autrefois très contraignants et lourds, sont aujourd’hui beaucoup mieux tolérés par les patients. Il y a vingt ans, cela consistait à avaler dix à vingt comprimés par jour, en plusieurs prises à heures fixes, et les effets secondaires étaient très invalidants. La trithérapie était réservée, dans les premiers temps, aux seuls malades, puis aux séropositifs. Depuis septembre dernier, l’OMS préconise d’étendre la prescription à toutes les personnes infectées dans tous les pays. L’instauration très précoce d’un traitement a fait chuter de façon spectaculaire la mortalité due au sida. Aujourd’hui l’espérance de vie d’une personne séropositive est la même que celle de toute autre personne.

Peut-on fonder une famille quand on est infecté par le VIH, sans faire courir de risque à son partenaire ?

Si la charge virale est inférieure au seuil de détection chez une personne séropositive, on considère que le risque de transmission est quasi nul. Une relation sans préservatif peut être envisagée. Et donc la conception d’un enfant. Le risque de transmission mère-enfant est inférieur à 1%. Une femme séropositive reçoit un traitement durant sa grossesse pour réduire ce risque. L’objectif étant que la charge virale soit indétectable (soit inférieure à 40 copies) au moment de l’accouchement. Dans le cas contraire une césarienne est programmée. L’allaitement est du reste toujours déconseillé car il peut être une voie de transmission du virus. Dans tous les cas, le bébé est traité pendant quatre à six semaines après la naissance. Des prélèvements lui sont faits à l’âge d’un mois, puis quelques mois plus tard pour évaluer la présence du virus. Après deux examens négatifs, on considère qu’il n’est pas infecté par le VIH.

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