BRCA : 4 lettres « couperet »

BRCA : 4 lettres « couperet »

Victoria pousse péniblement la porte du restaurant où nous avons rendez-vous. Elle vient d’être à nouveau opérée. C’est la cinquième fois en l’espace de deux ans…

Cette jeune femme de 39 ans a accepté de donner une interview exclusive à Voix des Patients pour évoquer son cancer du sein, mais surtout une découverte terrible. Il y a quatre mois, elle a appris qu’elle était porteuse du gène BRCA (pour BReast CAncer). 4 lettres qui sont tombées sur elle comme un boomerang en pleine figure. « Quand j’ai su pour mon cancer du sein, j’ai tenté de le prendre le mieux possible. Je savais que c’était un mauvais moment à passer, mais qu’on guérissait. Là, c’était bien pire. Je sais que j’ai une épée de Damoclès au dessus de la tête », avoue-t-elle avec un soupir.

Son père et sa grand-mère sont décédés d’un cancer. Du coup, son oncologue lui a suggéré de faire une prise de sang, pour voir si elle ne serait pas porteuse du gène. « C’est très long, il faut plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous et il y a un délai d’attente important aussi pour les résultats », explique-t-elle.

La nouvelle est tombée comme un couperet. « On m’a remis un classeur gigantesque Je sais que je devrais me faire enlever les ovaires après la ménopause, pour éviter un éventuel cancer et je vais faire l’objet d’une surveillance approfondie », souligne-t-elle. Opérée une première fois d’un cancer du sein, elle a du être réopérée ensuite car on lui avait posé une prothèse alors qu’un staphylocoque doré s’était développé. Il a donc fallu l’enlever. Rebelote. La voilà repartie pour une quatrième intervention quelques mois plus tard, afin de reposer un sein.

Sachant qu’elle était porteuse de ce gène, les médecins ont recommandé à Victoria de se faire enlever l’autre sein. « Je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur, mais c’est mieux que de subir une nouvelle chimio, car ça, vraiment, je ne le souhaite à personne ».

Victoria est maman d’une petite fille de 6 ans. Un autre enfant ? « Dans l’absolu, j’y pense et j’en ai envie. Mais d’abord, avec mes traitements, il me faut attendre encore un peu. Et puis, j’ai un peu peur de lui transmettre ce patrimoine empoisonné !»