Cancer du poumon

Cancer du poumon : Tout savoir en 7 points clés

1. Cancer du poumon en France

En France, avec plus de 46 000 nouveaux cas chaque année, le cancer du poumon est le 2e cancer le plus fréquent chez l’homme et le 3e chez la femme.1

2. Les différents types de cancers du poumon

Il existe 2 principaux types de cancers du poumon, en fonction de l’origine des cellules des bronches dont ils sont issus :

  • Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) qui représentent près de 85 % des cancers du poumon.
  • Les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) qui représentent près de 15 % des cancers du poumon.2

Ces cancers se comportent différemment dans la progression de la maladie et dans leur sensibilité aux traitements, d’où l’importance de les distinguer lors du diagnostic.2

3. Les facteurs de risques connus

Les facteurs de risque du cancer du poumon sont :

  • Le tabac : 1er facteur de risque, le tabagisme est responsable de 8 cancers du poumon sur 10.
  • Les facteurs environnementaux ou professionnels : l’amiante, les gaz d’échappement des moteurs diesel, le radon, les hydrocarbures polycycliques aromatiques, certains rayonnements ionisants, la silice, le cadmium.
  • D’autres facteurs semblent impliqués : le cannabis inhalé, une radiothérapie antérieure pour un lymphome de Hodgkin par exemple ou plus rarement pour un cancer du sein, ou une exposition professionnelle ou accidentelle aux rayonnements ionisants.2

4. Les signaux d’alerte

Les symptômes fréquents sont des problèmes respiratoires et une altération de l’état général avec l’apparition d’une toux ou la majoration d’une toux de bronchite chronique, la présence de sang dans les crachats, l’apparition ou l’aggravation d’une difficulté à respirer, des infections pulmonaires à répétition, des douleurs importantes aiguës ou chroniques (comme un point de côté évoquant un déchirement musculaire, des douleurs de l’épaule évoquant un rhumatisme), une fatigue inhabituelle et persistante, une perte d’appétit, une perte de poids.

Des symptômes moins fréquents peuvent survenir (modification ou extinction persistante de la voix, respiration sifflante, difficultés à avaler et/ou à respirer, douleurs thoraciques liées à une péricardite, affaissement ou faiblesse de la paupière d’un seul oeil et le rétrécissement de la pupille du même oeil [syndrome de Claude-Bernard Horner], oedème de la face et du cou, maux de tête, veines apparentes sur la partie supérieure du thorax, des douleurs du cou jusqu’au bras accompagnées d’un syndrome de Claude-Bernard Horner).2

5. L’extension tumorale

Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d’abord peu nombreuses et limitées aux bronches. Avec le temps, et si aucun traitement n’est effectué, la tumeur grossit et se propage à d’autres parties du poumon atteint, aux structures voisines ou même à d’autres parties du corps (telles que la plèvre ou le péricarde). Des cellules cancéreuses peuvent aussi rejoindre les ganglions lymphatiques ou d’autres parties du corps en empruntant les vaisseaux lymphatiques ou sanguins.2

6. Comment est établi le diagnostic ?

Au moment du diagnostic, les médecins via différents examens systématiques étudient précisément la localisation (radiographie et scanner du thorax) et l’étendue du cancer (fibroscopie bronchique). Ils recherchent également la présence éventuelle d’altérations moléculaires (biopsie lors de la fibroscopie bronchique suivie d’un examen anatomopathologique et d’une analyse moléculaire) dans les cellules cancéreuses afin de proposer le ou les traitements les mieux adaptés.2

7. Les traitements adaptés au type de cancer bronchique et le suivi

Trois types de traitements sont utilisées en 1re intention pour traiter les cancers du poumon : la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux dont :

  • La chimiothérapie conventionnelle qui agit sur les mécanismes de la division des cellules, utilisée dans le cas de CBNPC ou de CBPC.
  • Les thérapies ciblées qui bloquent des mécanismes spécifiques de croissance ou de propagation des cellules cancéreuses en interférant avec des altérations moléculaires ou avec des mécanismes qui sont à l’origine de leur développement ou de leur dissémination. Elles sont utilisées pour traiter les CBNPC lorsque la tumeur est porteuse d’altérations moléculaires. Les principales mutations génétiques dans le cancer du poumon sont situées sur les gènes KRAS, EGFR, ALK, RET…
  • L’immunothérapie, également appelée traitement immuno-oncologique ou inhibiteurs de point de contrôle, qui vise à rétablir ou renforcer la capacité du système immunitaire à détruire les cellules cancéreuses et empêcher leur progression. Elle est utilisée dans le cas de CBNPC ou de CBPC.3

Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou associés les uns aux autres. Selon les cas, ils ont pour objectif(s) de supprimer la tumeur ou les métastases, de réduire le risque de récidive, de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases, de prévenir et traiter les symptômes et les complications engendrés par la maladie pour assurer la meilleure qualité de vie possible.
Un suivi régulier est mis en place après les traitements. Il a pour objectifs de détecter, de manière précoce, tout signe de réapparition éventuelle du cancer (récidive encore appelée rechute), d’identifier tout effet indésirable à long terme ou tardif des traitements, d’apporter l’accompagnement nécessaire pour arrêter de fumer, de mettre en oeuvre les soins de support nécessaires pour rétablir et/ou préserver au mieux la qualité de vie, de détecter un éventuel second cancer primitif (toujours possible surtout sans arrêt du tabac)2.

 

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Le petit lexique des examens et outils du cancer du poumon2

  • Anatomopathologie : spécialité médicale qui consiste à observer et à étudier des organes, des tissus ou des cellules prélevés sur le patient, pour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie.
  • Biopsie : prélèvement d’un échantillon de cellules ou de tissu en vue de le faire analyser par un anatomopathologiste.
  • Fibroscopie : technique qui utilise un fibroscope, tube fin et souple, pourvu d’une source de lumière et relié à une micro-caméra. Dans la fibroscopie bronchique, le fibroscope est introduit par une narine à l’intérieur de la trachée et des bronches.
  • Radiothérapie : traitement local du cancer qui a pour but de détruire les cellules cancéreuses au moyen de rayons tout en préservant au mieux les tissus sains voisins.
  • Scanner : examen d’imagerie médicale qui permet d’obtenir des images du corps en coupes à l’aide de rayons X. Les images sont reconstituées par ordinateur, ce qui permet une analyse précise de différentes régions du corps. On parle aussi de tomodensitométrie ou TDM. Le terme scanner désigne aussi l’appareil utilisé pour réaliser cet examen.

 

1. Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité́ par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018, INCA, 2019
2. Les traitements des cancers du poumon, collection Guides patients Cancer info, INCa, novembre 2017.
3. Benzaquen J. et al. Rationnel biologique de l’immunothérapie des cancers. Rev Mal Respir. 2018;35(2):206-222.

 

M-FR-00007259-1.0 – Établi en décembre 2022

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